Société
Vétusté du Louvre : Emmanuel Macron se rendra sur place mardi
Le 28 janvier 2024, Emmanuel Macron se rendra au musée du Louvre pour s’exprimer sur la dégradation de son état, mise en lumière par la présidente-directrice Laurence des Cars. Cette visite pourrait marquer le lancement d’une nouvelle phase de travaux, trente ans après l'achèvement du Grand Louvre, un projet phare de François Mitterrand. L'Élysée a souligné que « ce serait une faute de rester sourd et aveugle face aux risques qui pèsent aujourd’hui sur le musée », un symbole national que la France ne peut se permettre de négliger.
Depuis plusieurs mois, Laurence des Cars tire la sonnette d’alarme concernant l’état de dégradation du musée. La directrice a, dès 2021, remis un rapport à l'Élysée soulignant l’urgence de travaux de sauvegarde et de rénovation. Le Louvre, dont les infrastructures sont de plus en plus vétustes, a besoin d’investissements pour assurer la pérennité de ses collections et la sécurité des visiteurs. Les équipements techniques vieillissants, les fuites d'eau récurrentes et les variations de température inquiétantes, notamment dans certaines zones du musée, compliquent la conservation des œuvres, particulièrement fragiles. Une note interne, datant du 13 janvier 2024, a renforcé ces préoccupations, détaillant les avaries multiples et l’obsolescence des installations.
Des investissements massifs nécessaires pour sauver le musée
Le montant des travaux nécessaires pour remettre le musée en état est considérable. La direction du Louvre a estimé que 900 millions d'euros seraient nécessaires pour restaurer et maintenir les bâtiments à la hauteur des normes actuelles. Parmi ces fonds, 500 millions seraient alloués à l'entretien et à la mise aux normes du palais, tandis que 400 millions supplémentaires seraient dédiés à la création d’une nouvelle entrée et de nouvelles salles d’exposition, permettant ainsi d'accueillir des œuvres majeures comme La Joconde et des expositions temporaires.
L’urgence est d’autant plus palpable qu’un retard dans l’investissement pourrait mettre en danger la préservation de certaines œuvres, même si la salle abritant La Joconde reste, pour l'instant, épargnée. À court terme, seuls 26 millions d'euros sont prévus pour 2024, avec l’objectif d’étaler les travaux sur une période jusqu’en 2032, faute de financement immédiat. Le Louvre, victime de son succès, fait face à un paradoxe : si ses aménagements datent de 1995 et ont permis une expansion spectaculaire, la fréquentation, aujourd’hui bien supérieure à celle pour laquelle ces espaces avaient été conçus, a mis à rude épreuve ses infrastructures.
L'héritage du Grand Louvre et les enjeux actuels
Le dernier grand chantier de transformation du musée, mené sous François Mitterrand, a été celui du Grand Louvre, achevé en 1995. Cette réorganisation avait permis au musée de tripler sa superficie, d’agrandir ses espaces d'exposition et de moderniser ses installations. Mais depuis, la fréquentation a doublé, passant de 4 millions à plus de 10 millions de visiteurs par an, rendant les aménagements précédents obsolètes. Le musée se retrouve désormais dans une situation où ses ressources propres ne suffisent plus à financer ces vastes projets de restauration.
Face à ces défis financiers, le Louvre cherche également à maximiser ses ressources propres. Le musée a augmenté sa politique de privatisation de certains espaces, y compris la salle des États, où La Joconde est exposée, et cherche à diversifier ses revenus à travers le mécénat. Toutefois, ces solutions ne permettent pas de couvrir l’ampleur des investissements nécessaires pour assurer la pérennité des lieux et la qualité des expositions.
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