International
La Colombie appelle le Venezuela à l’aide pour enrayer les violences des guérillas
Les violences dans cette région montagneuse, connue pour ses routes du trafic de drogue et ses plantations de coca, s’inscrivent dans une lutte de contrôle stratégique entre les deux factions. L’ELN, forte de 5 800 combattants, tente d’affirmer sa domination dans une zone cruciale pour l’exportation de cocaïne vers le Venezuela voisin.
L’appel à un « plan commun » avec le Venezuela
Face à cette escalade de violences, le président colombien Gustavo Petro a annoncé avoir contacté le gouvernement vénézuélien pour mettre en place un « plan commun » afin d’éradiquer les groupes armés opérant à la frontière. Cette collaboration pourrait marquer une étape majeure dans les relations entre les deux pays, souvent marquées par des tensions diplomatiques.
Cependant, des obstacles subsistent : les services de renseignement colombiens affirment depuis longtemps que l’ELN bénéficie de soutien et de protection du côté vénézuélien, tandis que Caracas accuse Bogota de fournir un refuge à des groupes criminels comme le Tren de Aragua, un gang vénézuélien influent.
Les conséquences humaines des affrontements sont dévastatrices. Des milliers de familles ont fui leurs villages pour se réfugier dans des abris d’urgence en Colombie ou même au Venezuela. Zilenia Pana, une habitante indigène, a raconté avoir quitté son foyer avec ses enfants après avoir été sommée de partir par les groupes armés : « Pour protéger nos enfants, nous avons dû fuir. »
Les déplacés reçoivent une aide limitée, sous forme de matelas et de nourriture distribués dans des stades et des abris municipaux. L’armée colombienne a déployé 5 000 soldats dans la région pour assurer la sécurité et apporter un soutien logistique, mais elle reste prudente dans ses offensives contre les groupes armés.
Une impasse pour les négociations de paix
Ces violences mettent également un coup d’arrêt aux efforts de paix du gouvernement Petro. Depuis 2022, des pourparlers avaient été relancés avec l’ELN, mais les négociations sont désormais suspendues. La justice colombienne a réactivé les mandats d’arrêt contre 31 dirigeants de la guérilla, alors que les massacres se multiplient.
Rodrigo Londoño, dit « Timochenko », ancien chef des FARC et signataire de l’accord de paix historique de 2016, a vivement critiqué l’ELN : « Les massacres ne mèneront jamais à une révolution. »
Le conflit armé ne se limite pas à cette région. D’autres zones du pays sont également affectées par la violence des groupes armés. Dans le sud-ouest, une moto piégée a explosé au passage d’une patrouille militaire dans le département de Cauca, blessant plusieurs personnes, dont trois civils.
Aucun commentaire
Chargement
Soutenez un journal 100% indépendant!
Lettre d'information
Restez informé en recevant directement les dernières news dans votre boîte mail !