Société
Serge Atlaoui, condamné à mort en Indonésie, sera rapatrié en France le 4 février
L’accord entre les deux pays, signé par visioconférence entre Jakarta et Paris, prévoit les modalités de ce transfèrement demandé par la France le 19 décembre dernier, invoquant la détérioration rapide de l’état de santé du détenu. Une fois en France, le sort de Serge Atlaoui reste à préciser.
Arrestation et condamnation controversées
En novembre 2005, Serge Atlaoui est arrêté lors du démantèlement d’un laboratoire clandestin de fabrication d’ecstasy en banlieue de Jakarta. Il affirme avoir été engagé pour installer des machines industrielles dans ce qu’il croyait être une usine d’acrylique. Les autorités, elles, l’accusent d’être un « chimiste » impliqué dans la production de drogue.
Initialement condamné à la prison à vie, sa sentence est alourdie en appel en 2007, passant à la peine capitale. L’affaire suscite une vive controverse, la justice indonésienne étant connue pour sa sévérité en matière de lutte contre les stupéfiants. Aujourd’hui, plus de 530 personnes sont condamnées à mort dans le pays, dont une majorité pour des affaires liées à la drogue.
Une mobilisation internationale pour sa libération
Depuis sa condamnation, la famille de Serge Atlaoui, épaulée par des associations comme « Ensemble contre la peine de mort » (ECPM), n’a cessé de se battre pour obtenir sa libération. Sa femme Sabine Atlaoui, qu’il a épousée en prison en 2007, a mené de nombreuses démarches auprès des autorités françaises et internationales, multipliant les appels à la clémence.
En 2015, Serge Atlaoui échappe in extremis à l’exécution. Sous la pression de la France, l’Indonésie accepte de suspendre son sort, mais le condamné reste dans le couloir de la mort. Ces dernières années, son état de santé s’est aggravé, nécessitant des soins hebdomadaires dans un hôpital de Jakarta.
L’affaire Serge Atlaoui illustre les dérives des politiques antidrogue en Indonésie, régulièrement dénoncées par les ONG. À ce jour, au moins 90 étrangers figurent parmi les condamnés à mort dans le pays, selon les autorités locales. D’autres Français ont également été condamnés pour des affaires similaires dans le monde, notamment en Chine, au Maroc et en Algérie.
Le transfèrement de Serge Atlaoui, bien qu’il ne signifie pas l’annulation de sa condamnation, marque un tournant dans cette affaire emblématique. Pour sa famille, il s’agit d’un premier pas vers une possible réhabilitation et la fin d’un combat de près de deux décennies.
1 commentaire
vert10
Les médias omettent de dire que ce monsieur est aussi de nationalité algérienne
Signaler un abusChargement
Soutenez un journal 100% indépendant!
Lettre d'information
Restez informé en recevant directement les dernières news dans votre boîte mail !