International
L’Union européenne cherche encore la parade face au protectionnisme américain annoncé par Donald Trump
Ne pas rester sans réaction face à une véritable déclaration de guerre commerciale. Depuis le début de sa campagne présidentielle, Donald Trump annonçait des barrières douanières à l’encontre de plusieurs pays ou ensembles de pays s’il était élu, comme la Chine, le Mexique, ou le Canada. Maintenant investi, le 47ᵉ président des États-Unis entend bien mettre sa politique protectionniste à exécution, notamment vis-à-vis de l’Union européenne.
Mais d’où vient l’animosité de Donald Trump à l’encontre des pays européens ?
L’UE, une « petite Chine » aux yeux de Donald Trump
Durant sa campagne, Donald Trump critiquait déjà durement l’Union européenne, la qualifiant de « petite Chine », qui « profite » de la première puissance économique mondiale, rapportent nos confrères du Figaro. Des propos incisifs réitérés ce mardi 21 janvier : « Nous avons un déficit commercial avec l'UE de 350 milliards de dollars », a ainsi déclaré Donald Trump lors d’une conférence de presse, au lendemain de son arrivée à la Maison-Blanche.
« L'UE est très mauvaise pour nous. Ils nous traitent très mal. Ils ne prennent pas nos voitures ou nos produits agricoles. En fait, ils ne prennent pas grand-chose, donc ils sont bons pour des droits de douane », a détaillé le chef d’État américain, qui annonce donc des barrières douanières à l’encontre des produits importés depuis l’espace européen sur le sol américain. Ces barrières douanières pourraient s’élever à 10, voire 20 % de taxes prélevées sur les produits européens importés aux États-Unis.
Si le bloc européen dans son ensemble est menacé par ces taxes sur les importations promises par Donald Trump, quatre pays sont plus précisément dans le viseur du président américain : l’Allemagne, l’Italie, l’Irlande et, évidemment, la France.
En 2023, le déficit commercial américain dans ses échanges avec l'Union européenne s'élevait à 131 milliards de dollars (126 milliards d'euros), selon les données du représentant de l’administration américaine pour le Commerce (USTR).
Au forum de Davos, les Européens cherchent une réponse concrète
Depuis le forum économique mondial de Davos, en Suisse, les leaders européens ont esquissé une ébauche de réponse. La présidente de la Commission européenne, l’Allemande Ursula von der Leyen, a affirmé ce mardi 21 janvier que l'Europe était prête à discuter avec l’administration américaine, tout en rappelant que Washington était un partenaire commercial majeur de Bruxelles. « Notre première priorité est d'entamer rapidement des discussions, sur nos intérêts communs et d'être prêts à négocier », a-t-elle expliqué. « Nous seront pragmatiques, mais nous resterons fermes sur nos principes : la défense de nos intérêts et le respect de nos valeurs », a martelé la présidente de la Commission. De son côté, le Letton Valdis Dombrovskis, commissaire européen à l'Économie, s’est contenté d’indiquer sobrement que « L’Union européenne était prête à défendre ses intérêts économiques ».
Quant au président français, Emmanuel Macron, il a affirmé, dans une allocution commune avec le chancelier allemand Olaf Scholz, que « après l’entrée en fonction de la nouvelle administration américaine, il appartenait aux Européens de jouer tout leur rôle pour consolider une Europe unie, forte et souveraine ».
En résumé, les Européens jouent l’unité face aux Américains, tendent la main, mais ne semblent pas encore avoir décidé de la réponse concrète à apporter.
Sans doute cela s’explique-t-il par une certaine dépendance de l’Europe aux États-Unis. Notamment, par exemple, en matière militaire. Alors que l’est du Vieux Continent est sous le feu russe, que l’autonomie stratégique européenne est vitale, dans le nouveau contexte isolationniste américain ou les États-Unis ne feront plus nos guerres à notre place, trop de pays d’Europe continuent de se fournir prioritairement et majoritairement – voire exclusivement – en matériel militaire auprès d’entreprises sud-coréennes ou… américaines. C’est par exemple le cas de la Pologne ou des pays baltes (Lettonie, Estonie, Lituanie), armés de chasseurs F-35 américains, et cela, en dépit de la qualité du matériel militaire français – et donc européen – comme l’avion de chasse tricolore Rafale, qui s’exporte pourtant très bien au niveau international, notamment extraeuropéen.
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