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Donald Trump veut accélérer pour mettre fin rapidement à la guerre en Ukraine
Donald Trump veut aller vite. Durant sa campagne électorale, le nouveau président américain s’était juré de « régler la guerre en Ukraine en 24 heures ». Mais il s’est ensuite ravisé et se donne désormais « quelques semaines » pour mettre fin à ce conflit, relèvent nos confrères du Figaro. Désormais de retour aux affaires, Donald Trump a nommé un envoyé spécial pour l’Ukraine, a qui il a donné « cent jours » pour trouver une solution diplomatique, selon une information du Wall Street Journal confirmée par Le Figaro.
Des négociations entre les deux parties…
Pour ce faire, Donald Trump a donc missionné le général Keith Kellogg. Celui-ci devra superviser les négociations entre les deux parties, ukrainiennes et russes. Donald Trump avait expliqué la manière dont il concevait ces futures négociations : « Je dirais à Zelensky : ça suffit, tu dois conclure un marché. Et je dirais à Poutine : si tu ne conclus pas d’accord, nous allons donner beaucoup (Ndlr : à l’Ukraine). Plus que ce qu’ils n’ont jamais reçu si nous le devons ». Pour le chercheur Emmanuel Dupuy, président de l’Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE), Donald Trump, par ce style de négociations, ou il « manie la carotte – envers la Russie – et le bâton – envers l’Ukraine », « entend imposer sa méthode : aller vite, comme sur la question des otages israéliens, quel que soit le résultat, positif ou négatif pour l’Ukraine et son intégrité territoriale », analyse le chercheur. Donald Trump entend donc solder le dossier ukrainien le plus rapidement possible par la voie diplomatique.
…qui risquent fort d’échouer devant l’intransigeance de Vladimir Poutine
Problème : si les Ukrainiens, Volodymyr Zelensky en tête, se disent ouverts à la discussion, notamment en raison du grignotage territorial constant de leur territoire par l’armée russe, les Russes, eux, sont plus circonspects.
Et pour cause.
En effet, si, depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par son armée en février 2022, Vladimir Poutine affirme « être prêt à la négociation », encore faut-il savoir ce qui doit être négocié.
Et c’est précisément là que le bât blesse.
De fait, en dépit de ses velléités, Vladimir Poutine l’a dit à de nombreuses reprises : négocier, oui, mais pas le Donbass, pas la Crimée – annexée en mars 2014 à la Fédération de Russie après un référendum controversé – et pas non plus les autres territoires conquis par la force par l’armée russe, notamment les oblasts de Kherson et Zaporijjia.
Donc, de facto, ne rien négocier du tout.
Donald Trump met la pression sur la Russie pour obtenir un accord rapide
Cependant, Donald Trump entend bien mettre la pression sur Vladimir Poutine. Dans un message publié ce mercredi 22 janvier sur son réseau social Truth Social, le chef d’État présente sa volonté de négocier comme une « faveur » faite à Vladimir Poutine. « Je ne cherche pas à nuire à la Russie. J'aime le peuple russe et j'ai toujours eu de très bonnes relations avec le président Poutine, et ce en dépit de l'hybris de la gauche radicale sur la Russie, la Russie, la Russie. Nous ne devons jamais oublier que la Russie nous a aidé à gagner la Seconde Guerre mondiale, en perdant près de 60 000 000 de vies humaines. Cela étant dit, je vais faire une très grande FAVEUR à la Russie, dont l'économie est en train de s'effondrer, et au président Poutine. Réglez la question maintenant et mettez fin à cette guerre ridicule ! ELLE NE FERA QU'EMPIRER. Si nous ne parvenons pas à un « accord », et rapidement, je n'aurai d'autre choix que d'imposer des niveaux élevés de taxes, de droits de douane et de sanctions sur tout ce qui est vendu par la Russie aux États-Unis et à d'autres pays participants. Finissons-en avec cette guerre, qui n'aurait jamais commencé si j'étais président ! Nous pouvons le faire de la manière la plus simple ou la plus dure - et la manière la plus simple est toujours la meilleure. Il est temps de « faire un marché ». PLUS AUCUNE VIE NE DOIT ÊTRE PERDUE !!! » a ainsi déclaré le président américain.
Les Européens « out of the game » ?
Pour autant, ces négociations devront se faire entre puissance égales. Donald Trump entend bien se passer des Européens pour négocier en direct avec les Russes. Plus précisément, nous explique Emmanuel Dupuy, l’Union européenne lui semble hors-jeu. Mais pas tous les Européens. « Donald Trump a des alliés en Europe, et il le sait : le Hongrois Viktor Orban, l’Italienne Giorgia Meloni, les futurs chanceliers de droite autrichiens et allemands. » détaille le chercheur. Ce dernier nous explique que si deal il doit y avoir, il se fera directement entre Russes et Américains, les deux parties ne souhaitant au fond pas que les Européens s’en mêlent.
Il y a fort à parier qu’à ce jeu-là, l’Ukraine et l’Europe sortent grandes perdantes de cette séquence qui s’ouvre.
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