Société
Bordeaux : drogues, dealers et campement sauvage autour de l'église Saint-Eulalie
Située à quelques pas de la mairie de Bordeaux, la place Saint-Eulalie, autrefois symbole de tranquillité, est aujourd'hui marquée par une situation préoccupante. L'église qui lui donne son nom, lieu de rassemblement et de spiritualité, est désormais encerclée par un campement sauvage. En arrière-plan, des dealers mènent leurs activités dès la tombée de la nuit, tandis qu'à l'avant, des consommateurs de drogues, venant de l'hôpital Saint-André tout proche, se retrouvent pour utiliser des seringues souvent abandonnées sur le parvis de l'église. Le flanc sud de l'édifice abrite quant à lui un squat permanent de sans-abri.
L'harmonie du lieu semble perturbée, mais paradoxalement, les paroissiens continuent de fréquenter l'église sans incident majeur. « Il n’y a pas de violences envers les catholiques ni de souci de sécurité durant les offices », explique l'abbé Jean Pichon. Cependant, le curé de la paroisse déplore cette situation, se souvenant du précédent à l'abbatiale Sainte-Croix, où l'augmentation des problèmes liés au trafic de drogue avait conduit à la fermeture de l'église en journée.
Une situation complexe pour les autorités locales
Le cadre autour de l'église est devenu un lieu de tension pour les habitants et commerçants locaux. Timothé Watin, membre d'une association située en face du campement, confirme la présence d'une forme d'ordre parmi les squatteurs, mais souligne que la situation est bien plus compliquée avec les dealers. Des affrontements violents ont déjà eu lieu, et la sécurité semble être un sujet de préoccupation constant.
Pour la mairie de Bordeaux, la question de la gestion de ce campement est complexe. Laurent Guillemin, maire adjoint, explique que, d’un point de vue légal, il n'est pas possible d’imposer un relogement à ceux qui refusent une solution. « Nous ne pouvons pas contraindre ceux qui le refusent à être relogés », affirme-t-il, reconnaissant le dilemme auquel la ville est confrontée. Malgré les efforts des médiateurs sociaux, les squatteurs continuent de rejeter les propositions de relogement ou exigent des conditions difficiles à satisfaire.
D'après les informations du Figaro, face à cette situation, un projet de restauration de la place est en préparation. L'objectif est de transformer cet espace en un lieu de rencontre vivant, avec l'ajout de jeux pour enfants et d'arbres. « Lorsqu'il y a du passage et de la vie, les personnes marginalisées tendent à s’éloigner », explique l'élu. Bien que le projet soit encore en phase préliminaire, il reflète la volonté de la municipalité de redonner à la place Saint-Eulalie sa vocation sociale et de la réintégrer dans le cœur de la ville.
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