Des centaines de Palestiniens contraints de fuir Jénine sous les frappes israéliennes

L’armée israélienne utilise des bulldozers pour détruire routes, trottoirs et infrastructures, dans le but, selon elle, de neutraliser d’éventuels engins explosifs dissimulés. Ces destructions permettent l’entrée de forces spéciales, soutenues par des drones et des hélicoptères. 

Jénine est considérée comme un bastion de la résistance palestinienne. Elle abrite des membres du Hamas et du Jihad islamique, groupes armés accusés par Israël de planifier des attaques. Le chef d’état-major israélien, le général Herzi Halevi, a affirmé que cette opération était « nécessaire » pour démanteler ce qu’il a qualifié de « plaque tournante du terrorisme ». 

Le camp de réfugiés, situé à flanc de colline, a été encerclé par des jeeps, blindés et bulldozers. Les routes menant à l’hôpital sont désormais impraticables, compliquant l’accès aux soins pour les blessés, dont un grand nombre sont des civils. 

Selon des témoins sur place, des centaines de familles palestiniennes ont dû quitter le camp dans la précipitation. Au-delà de Jénine, la situation en Cisjordanie est marquée par une intensification des tensions. Des colons israéliens ont mené des raids dans des villages palestiniens voisins, incendiant voitures et habitations. Ce contexte rappelle les fragilités d’un territoire où cohabitent plus de 3 millions de Palestiniens et 700 000 colons israéliens. 

L’opération « Mur de Fer » intervient dans un climat de tensions accrues depuis l’investiture d’un nouveau gouvernement israélien. Pour les habitants de Jénine, la situation est vécue comme un nouvel épisode de l’occupation. 

Les violences en Cisjordanie, couplées à l’évacuation forcée de centaines de civils, suscitent l’indignation de plusieurs ONG et organisations internationales, qui appellent à un cessez-le-feu et à la protection des populations civiles. Pourtant, selon l’armée israélienne, cette opération pourrait se poursuivre encore plusieurs jours.