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Quels sont les 46 décrets signés par Donald Trump dès son investiture ?
Ce lundi 20 janvier, une fois officiellement investi 47ᵉ président des États-Unis, Donald Trump s’est plié à cette tradition consistant à signer des décrets, certains concrets, d’autres symboliques, en guise de premiers actes politiques de retour au pouvoir. Les voici.
Nommer un cabinet
Les quatre premiers décrets signés par Donald Trump ont été consacrés à la composition de son futur cabinet et autres membres importants de son administration.
Drapeaux au vent
Le cinquième décret visait à annuler un texte de Joe Biden demandant que les drapeaux soient en berne durant un mois après la mort de l’ancien président du pays Jimmy Carter, décédé le 29 décembre dernier à l’âge de 100 ans. Effectivement, Donald Trump, fraîchement investi, préférait visiblement voir le pays à la fête plutôt qu’en deuil.
Un décret pour annuler ceux de Biden
Donald Trump ne s’en est jamais caché : il veut « défaire » l’œuvre de Joe Biden. Pour cela, dans un décret signé devant ses fans au Capital One Arena, il a officialisé l’annulation de 78 décrets de l’ancien président sur de nombreux sujets progressistes comme l’identité de genre ou l’accueil des réfugiés.
Liberté d’expression et réseaux sociaux
Le décret « restauration de la liberté d’expression et fin de la censure fédérale », qui interdit l’emploi d’argent public pour restreindre la liberté d’expression, a lui aussi été adopté.
Sur la même thématique, tandis que l’application TikTok devait être bannie dans les jours à venir aux États-Unis, Donald Trump a signé un décret suspendant cette interdiction : l’application chinoise devrait bien être maintenue, mais à la condition que sa branche américaine passe sous contrôle américain.
Bousculer l’administration fédérale
Alors que Trump a largement critiqué les fonctionnaires durant sa campagne, qu’Elon Musk et Vivek Ramaswamy sont pressentis pour prendre la tête du DOGE pour garantir l’efficacité gouvernementale, plusieurs décrets pris par le nouveau président vont dans le sens de plus d’exigences à leur égard. L’un d’entre eux justifie d’ailleurs la création du DOGE. Ainsi, le télétravail des fonctionnaires est désormais interdit, tout comme leur recrutement – hors exceptions. Un plan de réduction du nombre de fonctionnaires doit également être présenté par chaque administration. Une catégorie spéciale de fonctionnaires, les SES, voient aussi leurs privilèges réduits.
De même, une nouvelle catégorie supprimée par Biden est réinstaurée : les fonctionnaires en lien avec l’exécutif. D’autres fonctionnaires ont quant à eux vue supprimée leur attestation de sécurité : ils avaient, par le passé, répandu la fake news d’une ingérence russe dans la campagne de Donald Trump de 2020. Enfin, aucune nouvelle disposition ne devrait être transmise avant la nomination de la prochaine administration.
La fin de l’invasion migratoire
Parmi les 46 décrets signés par Donald Trump, on en compte pas moins de 9 liés plus ou moins directement à la question migratoire, centrale dans sa campagne face à Kamala Harris.
Ainsi, une « urgence nationale » à la frontière sud des États-Unis a été décrétée. Désormais, le programme migratoire USRAP, dédié aux réfugiés, a été suspendu, des mesures de contrôle des visas ont été ajoutées, des barrières physiques comme le fameux Mur seront renforcées, et de nombreux cartels et gangs seront maintenant considérés comme des organisations terroristes. De fait, selon Donald Trump, ils « présentent une menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité nationale, la politique étrangère et l’économie des États-Unis ».
En général, l’idée est pour le nouveau président de lutter contre « l’invasion », notamment en instituant un devoir du gouvernement fédéral d’en protéger les États, en utilisant « tous les moyens légaux », y compris l’armée pour garantir « l’intégrité territoriale » du pays. Visiblement, le terme « d’invasion » est ici particulièrement pris au sérieux. Enfin, le droit du sol devrait être restreint par un autre décret portant sur la citoyenneté américaine.
La fin des efforts climatiques
Si les États-Unis représentent à eux seuls 12 % des émissions de CO2 mondiales, Donald Trump ne veut visiblement pas voir la question écologique comme une option à son « MAGA ». Le ralliement de l’écologiste Robert Kennedy n’a ainsi visiblement rien changé sur ce point.
Donald Trump a ainsi signé le retrait du pays des Accords de Paris sur le climat pour faire bonne mesure. Il a notamment poursuivi en signant deux décrets déréglementant la prospection et la recherche d’énergies fossiles aux États-Unis, fidèle à sa politique « drill baby, drill ! » Un troisième décret sur l’énergie visant spécifiquement l’Alaska a également été pris, ainsi qu’un quatrième disposant la fin du développement de l’éolien en mer. Restant sur la mer, Donald Trump a décrété reprendre un travail oublié : permettre à l’eau des montagnes californiennes de ruisseler vers le sud de l’État dans le but de maîtriser les incendies. Une dernière décision anti-écologique visera également à réduire les contraintes à la consommation des Américains.
America First !
Avec le célèbre « MAGA » vient aussi « America First », l’Amérique d’abord. Le 47ᵉ président du pays a ainsi demandé des mesures : « visant à aligner les politiques, les programmes, le personnel et les opérations du département d’État sur une politique étrangère qui place l’Amérique et ses intérêts au premier plan ». Les États-Unis devraient également se retirer de l’Organisation mondiale de la Santé, des contraintes de l’accord fiscal international de l’OCDE et mettre fin à tous les programmes d’aide au développement financés par les États-Unis dans l’attente de leur réévaluation.
Enfin, toujours dans cette optique de préférence nationale, un décret a introduit le retour de forts droits de douane à la frontière américaine – dans l’éternel objectif de protectionnisme américain poursuivi par le milliardaire – et plus spécifiquement envers ses voisins : le Mexique et le Canada.
La fin du progressisme
Un décret ayant fait grand bruit, montrant bien par la même occasion l’aspect lunaire de notre époque, reconnaît l’existence de « seulement » deux sexes, masculin et féminin. La déclaration, qui aurait semblé absurde quelques décennies plus tôt, a cependant fait crier toute la gauche au retour du fascisme.
Les programmes DEI, visant à mettre en place des quotas raciaux ou « genrés » dans l’administration ont également été abandonnés et qualifiés de « gaspillage public ».
Assaut du Capitole, électroménager et peine de mort
D’autres décrets signés par Donald Trump concernent des domaines plus variés. On retrouve par exemple la grâce accordée aux assaillants du Capitole du 6 janvier 2021 et un décret y étant lié sur les procès jugés politiques.
Un autre décret porte sur le rétablissement de la peine de mort au niveau fédéral : rarissime, elle n’en est pas moins un symbole de fermeté dans la justice pour Trump.
Pêle-mêle, on peut également citer de nouvelles habilitations de sécurité pour le personnel du bureau exécutif du Président, un décret sur l’architecture de bâtiments publics ou une « réorganisation du Conseil national de sécurité ».
Enfin, Donald Trump a réaffirmé sa volonté de rebaptiser le Golfe du Mexique en Golfe de l’Amérique et de rebaptiser un mont d’Alaska. Malheureusement pour la gauche, aucun décret de Donald Trump n’instaure un régime fasciste aux États-Unis.
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