Société
« Qui a pris la décision de le mettre avec ce fou furieux ? » : la colère de la mère d’un détenu massacré par son compagnon de cellule à la prison des Baumettes
Une histoire atroce, symptomatique de la mauvaise gestion de la surpopulation carcérale. Ce jeudi 23 janvier, Le Figaro publie le témoignage d’Odile Cotta, mère de Robin Cotta, un détenu âgé de 22 ans, mort tragiquement à la prison des Baumettes, près de Marseille (Bouches-du-Rhône), le 9 octobre dernier, victime de la sauvagerie de son codétenu.
La victime, un jeune homme sans aucun antécédent judiciaire, est incarcéré au centre de détention pénitentiaire des Baumettes pour « falsification d’ordonnance » – il souhaitait se procurer des opiacés – dans l’attente de son jugement. Quinze jours plus tard, il est brutalement et sauvagement tué par son codétenu, un homme déjà – à priori – condamné pour violence.
Un meurtre ultra violent
La mère de la victime raconte au Figaro : « Ses côtes ont été broyées, son visage écrabouillé. Il s’est fait fracasser. Quand il a été égorgé, il était déjà à moitié mourant, probablement insauvable » Le jeune homme a en effet été battu à mort avant d’être égorgé avec un tesson de céramique.
Très en colère, Odile Cotta raconte que son fils était, au début de sa détention, en cellule avec un détenu avec qui les rapports étaient bons. Et que, du jour au lendemain, celui-ci avait été remplacé par cet autre détenu, ultraviolent : « Qui a pris la décision de le mettre avec ce fou furieux ? Personne ne voulait aller avec ce barbare qui parlait déjà de sang, d’étranglement, d’acérer des machettes... » confie au Figaro Odile Cotta.
Des défaillances de l’administration pénitentiaire ?
Pour la mère du jeune homme, l’administration pénitentiaire et l’institution judiciaire sont responsables de la mort de son fils. « Ce qui m’énerve le plus, c’est que j’avais confiance en l’État, en la justice », confesse-t-elle. « Si je dois devenir la tête de proue du combat contre la surpopulation carcérale, je le deviendrai. Ou l’État ignore le problème, ou ils ne veulent rien faire ». Elle affirme avoir su les détails, atroces, de la mort de son fils en… lisant la presse : « Ils ne m’ont jamais donné les détails de sa mort. Quand je suis allée à la morgue, il était massacré de coups, plein de bleus partout. J’ai même eu de la peine à le reconnaître. J’ai d’abord cru à une bagarre, mais c’est en lisant la presse plus tard que j’ai appris précisément comment il a été massacré. »
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