Tribunes
Cachez ce voile que je ne saurais voir : la politique de l’écran de fumée
Bruno Retailleau a choisi de remettre sur la table le débat sur le port du voile pour les accompagnatrices lors des sorties scolaires.
Comment ne pas se réjouir que le ministre de l’Intérieur dise tout haut ce que pense l’immense majorité des Français ? Le port du voile lors des sorties scolaires ou à l’université remet en question les principes fondamentaux du cadre républicain qui doit être sanctuarisé face à la montée des communautarismes. Oui, les convictions de Bruno Retailleau en la matière sont plus respectables que la tiédeur des macronistes sur ces sujets ou que la soumission des élus gauche, qu’ils soient chez LFI ou au PS version Faure.
Mais cette déclaration volontariste au sujet du port du voile semble être le prolongement de vingt ans d’une stratégie de communication pour détourner l’attention des vrais problèmesliés à l’immigration. C’est l’arbre qui cache la forêt, le voile qui masque l’essentiel.
Jetons un œil sur les deux dernières décennies. En 2004, Jacques Chirac donnait l’impulsion pour une loi sur les signes religieux à l’école qui avait ouvert la voie à des débats sur la place de ces signes religieux dans les autres sphères éducatives, notamment concernant les accompagnatrices bénévoles.
Manuel Valls avait relancé la polémique en 2013, Jean-Michel Blanquer en 2019 : autant de déclarations qui n’ont pas empêché l’explosion des revendications communautaristes dans les écoles de la République sans que ces mêmes responsables politiques ne donnent réellement aux enseignants et au personnel de direction les moyens d’y faire face.
Force est de constater que ces polémiques des années 2000 ne sont plus à la hauteur des enjeux liés à l’immigration. Elles rappellent tristement la rhétorique martiale d’un Nicolas Sarkozy promettant de nettoyer les banlieues au « Kärcher » avant de décevoir son électorat populaire dans les actes, un style copié sans retenue et avec aussi peu de résultats par Gérald Darmanin.
Bruno Retailleau, bien que sincère dans son inquiétude pour l’avenir de notre pays, s’inscrit dans cette continuité d’une droite compromise avec la gauche et maintenant avec le macronisme. La situation dans laquelle se trouve la France exige au contraire de se concentrer sur les sujets prioritaires.
La première des priorités est de mettre fin à l’immigration de masse.
Depuis 2017 le laxisme vis-à-vis de l’immigration est patent et de ses conséquences sont explosives. En 2019, seules 12 % des OQTF (Obligations de Quitter le Territoire Français) ont été effectivement exécutées. Ce taux s’est écroulé à moins de 7% les trois années suivantes, laissant des milliers de personnes en situation irrégulière errer sur le territoire national.
Les étrangers sur le sol national sont à l’origine de 77% des viols élucidés dans les rues de Paris en 2023, un chiffre glaçant. La sécurité des Français doit être la priorité : les étrangers délinquants et criminels doivent être expulsés.
La France doit de nouveau tenir ses frontières en affirmant sa souveraineté. Les camps de migrants sur le littoral de Calais à Grande-Synthe, hérissés de barbelés, sont des exemples de l’impuissance publique en matière d’immigration. La population locale en subit les conséquences et c’est aussi une situation humanitaire indigne d’une grande nation : 2024 a été l’une des plus meurtrières pour les migrants tentant la traversée entre la France et l’Angleterre.
Pourtant, pendant que l’on débat du voile pour accompagner les enfants au musée ou à la piscine, les associations pro-immigration financées par les impôts des Français continuent àsoutenir un flux migratoire incontrôlé, aspirant toujours plus de malheureux dans un système déjà saturé.
L’autre grande priorité est de mener une guerre sans merci à l’idéologie islamiste dans notre pays.
Le problème de la progression du port du voile, notamment parmi la jeunesse, dépasse le simple symbole religieux : il traduit une revendication identitaire et parfois un rejet global des valeurs républicaines. Il faut démanteler les réseaux islamistes, non seulement en déjouant les attentats des membres les plus radicaux, mais en mettant un coup d’arrêt à l’islamisme culturel, à l’islamisme d’influence.
Les mesures prises par les ministères de la Justice et de l’Intérieur contre les prêches haineuses d’imams étrangers, ou contre les diatribes d’influenceurs sur les réseaux sociaux sont encore trop aléatoires et timides. On ne doit laisser passer aucun propos haineux contre la France, contre la République, contre l’école, contre les femmes, contre les juifs, sur notre sol.
Enfin ce combat sur le territoire national doit s’accompagner de la restauration d’un rapport de force diplomatique vis-à-vis des pays d’origine de cette immigration qui entretiennent la propagation de l’islamisme en France.
Ainsi ce débat sur le voile relève davantage de l’écran de fumée que de la réforme courageuse.
Bruno Retailleau, avec sa posture de fermeté, rassure un électorat inquiet pour l’identité culturelle du pays. Mais sa communication martiale, si elle ne s’accompagne pas d’actions structurelles fortes, est un nouvel anesthésiant dans la lignée des renoncements successifs de la droite depuis 2007. C’est ce qu’a acté Éric Ciotti en s’alliant au camp national après la dissolution en juin 2024 afin de bâtir une vraie alternance indispensable pour changer la politique de la France sur l’immigration.
À lire aussi : Bruno Retailleau : annonces sur l’AME, l’accord de 1968 et les statistiques ethniques
1 commentaire
vert10
Quand on voit Vautrin ex LR ministre qui dit que le voile et le fichu est pas pareil , prétendre que porter le fichu n'est pas porter le voile
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