« J’avais envie de tabasser des têtes » : les zones d’ombre de l’influenceur TikTok auquel Emmanuel Macron a répondu

Emmanuel Macron a récemment adressé une vidéo au tiktokeur «s4iintt», un influenceur très suivi sur la plateforme, après que ce dernier ait exprimé son mécontentement face à une contravention pour avoir utilisé son téléphone au volant pour le paiement d'un péage. Cependant, ce n’est pas cet incident qui fait aujourd’hui parler de «s4iintt», mais ses discours virulents et ses prises de position islamistes, relayées sur TikTok. Dans une vidéo, le président de la République a promis de prendre en charge l’affaire en la transmettant au ministre de l’Intérieur, mais au-delà de ce cas précis, c’est l’idéologie qui s’exprime dans les vidéos de ce jeune homme qui interpelle.

Sous ses airs de tiktokeur prônant la dénonciation de l’inconduite des musulmans en France, l'influenceur utilise sa large audience pour diffuser des messages de rejet de nombreuses pratiques jugées « haram » selon une interprétation stricte de l’islam. Dans ses vidéos, il cible en particulier les comportements qu’il considère comme impurs : l’écoute de musique, la participation à des concerts, ou encore l’atteinte à la pudeur des femmes, qu’il juge trop dévêtues. En fustigeant les concerts de rap ou la présence des femmes en public sans voile, il émet une critique acerbe de ce qu’il considère comme une déviance des principes religieux.

Le contenu de ses vidéos dépasse les simples critiques religieuses : l’influenceur se montre également particulièrement virulent envers la France, qu’il qualifie d'« État islamophobe ». Il s’attaque également aux figures de l’islam modéré en France, comme l’imam Hassen Chalghoumi, et n’hésite pas à revendiquer des pratiques qui heurtent les fondements mêmes de la société républicaine. Sur les questions de mœurs et de liberté individuelle, « s4iintt » ne cache pas son idéologie : la polygamie et le port du voile, selon lui, doivent être des pratiques respectées sans entrave.

Les propos les plus inquiétants de l’influenceur concernent des appels à la violence. Ainsi, dans une vidéo, il déclare : « J’avais envie de tabasser des têtes », s’insurgeant contre les jeunes filles en débardeur qu’il a vues dans une cathédrale. Ce discours ne relève pourtant pas de la simple exagération : il se prolonge dans une idéologie imprégnée de rejet et de haine.

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