Donald Trump déploie 1 500 militaires supplémentaires à la frontière mexicaine

Après avoir déclaré l'état d'urgence à la frontière sud, il a signé un décret mobilisant 1 500 soldats supplémentaires pour sécuriser la zone. 

Mercredi 22 janvier, deux jours seulement après son investiture, Donald Trump a intensifié son offensive contre l'immigration illégale en ordonnant le déploiement de 1 500 militaires supplémentaires à la frontière avec le Mexique. Cette décision porte à près de 4 000 le nombre de soldats mobilisés dans cette région, renforçant les 2 200 soldats en service actif et les membres de la Garde nationale déjà sur place. 

« Ces renforts seront mobilisés pour installer des barrières et effectuer d'autres missions sur le terrain. Les premières opérations devraient débuter dans les prochaines 24 à 48 heures », a précisé un responsable militaire sous couvert d’anonymat. 

Le décret présidentiel charge également le Pentagone d’évaluer d'autres mesures pour atteindre un « contrôle opérationnel complet » de la frontière sud, avec la possibilité d'invoquer l’Insurrection Act de 1807, une loi permettant le déploiement de l'armée pour réprimer des troubles civils. 

Outre le renforcement de la sécurité frontalière, Donald Trump a pris plusieurs mesures drastiques visant à restreindre l’immigration. Il a suspendu temporairement l’accueil des réfugiés à travers le monde, y compris ceux qui ont obtenu l’asile, et a signé une loi imposant la détention automatique des migrants en situation irrégulière condamnés ou inculpés pour certains délits. 

Adoptée par le Congrès, à majorité républicaine, cette loi baptisée "Laken Riley Act" rend hommage à une étudiante de 22 ans tuée par un immigré clandestin. Si cette mesure a été saluée par une partie des élus républicains, elle a également suscité des critiques virulentes de la part des démocrates, dénonçant son coût élevé estimé à 83 milliards de dollars sur trois ans. 

Donald Trump a également confié au ministère de la Défense le soin d’organiser des expulsions massives par voie aérienne, avec des vols destinés à rapatrier plus de 5 000 migrants en situation irrégulière depuis des secteurs comme San Diego, en Californie, ou El Paso, au Texas. 

Dans le même temps, la Garde côtière a annoncé un renforcement immédiat de ses effectifs dans des zones clés, notamment la frontière sud-est près de la Floride, afin de prévenir une éventuelle migration maritime en provenance d’Haïti ou de Cuba. 

Alors que Donald Trump mise sur des mesures spectaculaires pour sécuriser la frontière et satisfaire sa base électorale, les critiques s’accumulent sur la faisabilité et l’impact économique de ses décisions. Si le président républicain espère freiner l’immigration illégale à court terme, les divisions politiques sur le sujet ne cessent de s’intensifier au sein du Congrès. 

Avec ce début de mandat musclé, le 47e président des États-Unis semble vouloir marquer un tournant radical, quitte à susciter des controverses qui pourraient façonner les débats politiques des années à venir.