Politique
Dominique de Villepin : une ambition présidentielle pour répondre à l’urgence de 2027
L’ancien Premier ministre Dominique de Villepin marque son retour sur la scène politique en affichant une détermination claire : participer activement au débat national et répondre aux crises profondes que traverse la France. Dans un entretien à Mediapart, il esquisse les contours d’un engagement qui pourrait culminer avec une candidature à la présidentielle de 2027.
« Nous sommes confrontés à un choc historique »
Dans son analyse, Dominique de Villepin qualifie le contexte actuel de « choc historique qui a très peu de précédents ». Il insiste sur la nécessité de défendre une vision universelle de l’humanité, mise à mal selon lui par des comportements qui sapent les principes fondamentaux de l’altérité.
« L’enjeu du monde d’aujourd’hui, c’est : est-ce que l’homme universel existe ? Est-ce que l’autre existe ? C’est une certaine conception de l’homme, de l’autre, de l’altérité, de l’humanité commune, qui aujourd’hui est en cause », explique-t-il.
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Il critique également avec fermeté le rôle des États-Unis dans le déséquilibre mondial actuel : « Aujourd’hui, il faut faire face à une Amérique qui ne comprend pas le monde, ne connaît pas le monde, mais pire que ça, se moque du monde. ».
Ces propos rappellent son discours retentissant de 2003 à l’ONU contre la guerre en Irak, marquant son attachement à une diplomatie fondée sur le droit international. Villepin insiste :
« Nous ne pouvons pas transiger sur le droit international. Il y va de notre identité culturelle, diplomatique, humaine. »
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Un retour motivé par les crises nationales
En France, Dominique de Villepin perçoit une démocratie en crise, exacerbée par une gouvernance qu’il juge déconnectée des citoyens. Il n’hésite pas à pointer directement la responsabilité d’Emmanuel Macron : « Aujourd’hui, la démocratie se fait sans les citoyens et se fait même contre les citoyens. Le drame d’Emmanuel Macron, c’est qu’il a cru pouvoir gouverner contre les Français. » Ce qu’il qualifie de « malheur français » est, selon lui, le résultat d’une fracture profonde entre les gouvernants et les gouvernés.
Pour lui, les fractures sociales et politiques sont telles que la France est « au pied du mur ». Bien qu’il n’ait pas encore officiellement annoncé sa candidature pour 2027, Dominique de Villepin ne cache pas sa volonté de s’impliquer dans le débat public. « Ce combat, je ne peux pas ne pas y participer. Je ne peux pas ne pas être aux avant-postes », affirme-t-il avec conviction. Ces mots résonnent comme une affirmation de son ambition présidentielle, bien qu’il reste prudent sur une annonce officielle.
Une carrière au service de l’État
De 1995 à 2007, de Villepin a occupé des postes stratégiques au sein de l’État : secrétaire général de l’Élysée, ministre des Affaires étrangères, ministre de l’Intérieur, puis Premier ministre. Son opposition à la guerre en Irak et sa gestion des crises nationales, comme le CPE en 2006, ont forgé son image d’homme d’État doté d’une vision globale. Ce parcours étoffé, mêlant diplomatie, sécurité intérieure et gestion gouvernementale, renforce sa crédibilité pour aborder les défis actuels, tant sur le plan national qu’international. À l’aube de 2027, l’homme politique apparaît de plus en plus comme une figure incontournable, prête à marquer de nouveau l’histoire politique française.
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