Politique
Baisse du budget des Sports : 425 sportifs dénoncent un "désastre annoncé"
Cette décision est jugée incompatible avec l’héritage des Jeux olympiques de Paris 2024. Face à ces critiques, le gouvernement tente de justifier ses choix budgétaires.
Une mobilisation sans précédent
Mercredi 22 janvier, une tribune signée par 425 sportifs a été publiée dans L'Équipe pour dénoncer une baisse historique du budget du ministère des Sports. Parmi les signataires figurent des grands noms tels que Teddy Riner, Nicolas Batum ou encore Marie Patouillet. Intitulée "La France, une Nation de sport ? La réponse du gouvernement est non !", la tribune critique vivement une réduction de 33 % des crédits alloués au sport, qui passeront de 900 millions d’euros en 2024 à 600 millions en 2025.
Les signataires rappellent que le budget du sport, qui représente seulement 0,2 % des finances publiques, est bien inférieur à son impact réel sur la société. « Le sport français ne coûte rien comparé à ce qu'il apporte. C'est un rempart contre les fractures sociales et territoriales », écrivent-ils, appelant à des investissements pour préserver l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.
Une réduction de dernière minute très critiquée
Cette colère a été alimentée par un amendement présenté par le gouvernement visant à réduire encore le budget de 34,3 millions d’euros. Bien que cet amendement ait été retoqué par le Sénat, il a intensifié la mobilisation du monde sportif. Lors de la cérémonie des vœux au ministère des Sports, une partie des présidents de fédérations sportives a quitté la salle en signe de protestation.
Face à cette fronde, le président Emmanuel Macron a tenté de rassurer en déclarant : « Depuis 2017, j'ai veillé à ce que le budget du sport augmente chaque année. Il faut tenir nos engagements et mettre les moyens pour nos sportifs. »
La réponse mitigée du gouvernement
Marie Barsacq, ministre des Sports, a défendu ce jeudi matin sur RMC les ajustements budgétaires, tout en reconnaissant la légitimité des critiques. « Évidemment, le sport doit prendre sa part dans la réduction de la dette, mais pas au-delà de ce qui est raisonnable », a-t-elle affirmé, insistant sur la nécessité d’un « effort collectif » dans un contexte de finances publiques tendues.
La ministre a toutefois souligné qu’elle souhaitait préserver l’équilibre du budget, tout en rappelant que les dépenses liées aux Jeux olympiques avaient représenté une « séquence exceptionnelle ».
La fracture se creuse dans le monde sportif
Si le gouvernement invoque des contraintes budgétaires pour justifier ces coupes, le monde sportif craint des conséquences désastreuses sur le terrain. La tribune alerte notamment sur le risque de voir les engagements pris lors des Jeux de Paris 2024 se transformer en « paroles en l’air ».
« Investissez dans le sport, pas seulement pour ses médailles, mais pour son impact positif sur nos vies et notre société », exhortent les signataires, qui promettent de ne pas rester silencieux. Pour les signataires de la tribune, la décision actuelle constitue bien plus qu’une simple coupe budgétaire : c’est une remise en cause de la place du sport dans la société française.
Reste à voir si le gouvernement, confronté à cette vague de contestation, trouvera des solutions pour apaiser les tensions et préserver l’élan créé par les Jeux de Paris 2024.
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