« Le voile est un signe d’apartheid » selon Bruno Retailleau

Invité sur le plateau de LCI jeudi 6 février dans l’émission Face aux Français, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a exprimé sa position sur le port du voile. Face à une jeune femme musulmane voilée, Bruno Retailleau a dénoncé l’usage du voile comme un marqueur idéologique : « Je pense que le voile, pour les islamistes, est un étendard ». Selon lui, ce signe vestimentaire ne se limite pas à une expression religieuse mais traduit une volonté de distinction : « Le voile est utilisé pour dire "on n’est pas comme vous", comme un signe d’apartheid ».

Pour appuyer son propos, le ministre a cité l’écrivain Boualem Sansal, emprisonné en Algérie depuis plusieurs semaines. « Il a écrit un jour : "l’islamisme, c’est la victoire du voile" », a rappelé Bruno Retailleau, soulignant ainsi le lien entre islamisme et imposition du voile dans certaines sociétés.

Tout en affirmant que chaque femme doit rester libre de porter ou non le voile, le ministre a mis en avant la situation dans des pays comme l’Iran, où de nombreuses femmes se battent pour s’affranchir de cette obligation. « Le voile est un signe qui sépare les hommes et les femmes, pour inférioriser les femmes », a-t-il insisté.

Bruno Retailleau a également défendu sa proposition d’interdire le voile dans les universités publiques, en cohérence avec le principe de laïcité qui régit l’école et les institutions républicaines. « L’université publique, c’est la République. Et le modèle républicain fait que, même si on a des croyances différentes, dans un espace commun, on essaie de laisser ses particularismes de côté pour faciliter la concorde ».

En septembre dernier, cette proposition avait déjà été évoquée par le ministre, avant d’être rapidement écartée par Matignon. Néanmoins, Bruno Retailleau continue de plaider en faveur d’un renforcement de la neutralité dans l’espace universitaire.