Suède : la grande mosquée chiite de Stockholm accusée d’abriter un réseau d’espionnage iranien

Les autorités suédoises ont identifié la grande mosquée chiite de Stockholm comme un centre d’activités de renseignement iraniennes. Selon le gouvernement, l’édifice religieux aurait servi de base aux espions de Téhéran pour surveiller la diaspora iranienne et les mouvements en Suède. Face à ces accusations, l’État suédois a immédiatement coupé les aides financières attribuées à l’institution, tandis que l’Iran dénonce une atteinte à ses intérêts diplomatiques. 

C’est sur le réseau social X que le ministre des Affaires sociales suédois, Jakob Forssmed, a pris la parole pour dénoncer l’ingérence iranienne. Selon lui, « l’Iran a utilisé le centre islamique Imam Ali comme plateforme pour mener des activités de renseignement », une situation qu’il juge « extrêmement grave ». En conséquence, les subventions publiques dont bénéficiait l’institution ont été suspendues, le ministre affirmant qu’« un processus supplémentaire » était en cours.

La Suède justifie cette décision en rappelant que les fonds publics ne doivent pas financer des activités contraires aux valeurs démocratiques fondamentales. La mosquée, de son côté, n’a pas encore réagi directement aux accusations mais se présente sur son site internet comme un organisme indépendant, sans affiliation politique ou étatique.

Sans surprise, ces accusations ont provoqué une vive réaction de la part de l’Iran. Comme le rapporte le JDD, l’agence de presse officielle IRNA a annoncé que Téhéran avait convoqué l’ambassadeur de Suède afin de protester contre ce qu’il considère comme une décision arbitraire. Selon le ministère iranien des Affaires étrangères, « les voies diplomatiques n’ont pas été respectées », et la République islamique condamne également ce qu’elle présente comme l’arrestation du dirigeant de la mosquée.

Cette nouvelle crise diplomatique s’inscrit dans un contexte de tensions déjà vives entre les deux pays. En septembre 2024, la Suède avait accusé l’Iran d’avoir orchestré une cyberattaque contre elle, en représailles à un incident de profanation du Coran sur son sol.