Le Puy du Fou bientôt intégré au Pass Culture ? Rachida Dati relance le débat

Le parc vendéen emblématique, connu pour ses spectacles historiques, pourrait bientôt figurer au sein du dispositif du Pass Culture. Après avoir été exclu, la ministre de la Culture, Rachida Dati, a annoncé au Sénat, ce jeudi 18 janvier, que le dossier du Puy du Fou serait réexaminé. Cette décision intervient suite à l’interpellation du parlementaire LR Max Brisson, exprimant l’incompréhension face à cette inéligibilité.

Lors d’une question au gouvernement, Rachida Dati a reconnu : « Il y a des spectacles qui sont écartés un peu d’office ». Elle a précisé qu’elle envisage de revoir la composition du comité stratégique du dispositif, afin qu’il soit « plus diversifié ». Par ailleurs, elle a demandé à ses services d’examiner les demandes concernant l’éligibilité du parc au Pass Culture.

Le Puy du Fou, qui attire des millions de visiteurs chaque année, est reconnu comme l’un des meilleurs parcs au monde pour ses spectacles vivants. Pourtant, il reste exclu du dispositif, contrairement à d’autres activités comme les escape games, pointées du doigt par la députée RN Anne Sicard. Cette dernière avait qualifié cette situation de « véritable scandale », estimant que l’exclusion du parc vendéen allait à l’encontre des objectifs culturels du programme.

Le Pass Culture, mis en place en 2019, permet aux jeunes de 15 à 18 ans de bénéficier d’une enveloppe individuelle pour accéder à des activités culturelles. Cependant, le dispositif fait l’objet de nombreuses critiques. En décembre dernier, un rapport de la Cour des comptes avait souligné des dysfonctionnements, notamment un coût annuel élevé (244 millions d’euros) et un impact limité.

Rachida Dati a affirmé vouloir apporter des ajustements : « Je ne souhaite pas que cet outil devienne […] un chèque à objectif consumériste. » Parmi les pistes d’amélioration envisagées : une part réservée au spectacle vivant, une meilleure articulation entre les volets individuel et collectif du Pass, ainsi que la prise en compte des conditions de ressources.

En marge de cette polémique, la situation du Puy du Fou illustre les tensions autour de l’utilisation des fonds publics dans la promotion culturelle. Nicolas de Villiers, président du parc, a récemment appelé à un audit complet de la société Pass Culture. Selon lui, le parc remplit pourtant les critères définis par la loi : « Le Puy du Fou présente des spectacles vivants et non des manèges de parc de loisirs. »

Alors que le Sénat a réduit le budget alloué au Pass Culture de 35 millions d’euros, la question de la gestion et de l’équité du dispositif reste en suspens. Pour l’heure, le réexamen annoncé par Rachida Dati pourrait apaiser une partie des critiques, en particulier celles des élus de droite, qui dénoncent des biais idéologiques dans les décisions culturelles.