Société
Le déficit commercial de la France en 2023 s’élève à 99,6 milliards d’euros
Il était difficile de faire pire que l’année 2022, quand la France avait plongé dans un gouffre déficitaire de 164 milliards d’euros : en comparaison, ces presque 100 milliards d’euros (pour peu que l’on arrondisse la catastrophe au supérieur) paraissent une amélioration. Ils sont néanmoins le deuxième pire déficit commercial de l’histoire de France.
La balance a du plomb dans l’aile
Rappelons-le, la balance commerciale est le résultat des exportations moins les importations. Ainsi, la France importe 100 milliards de bien et services de plus qu’elle n’en exporte : le fait est dramatique (la France est championne d’Europe de déficit) car il illustre parfaitement l’absence de protectionnisme et d’industrie dans notre pays.
Si la remontée (65 milliards tout de même) est fulgurante, c’est surtout en raison de la stabilisation de la situation énergétique européenne, et mondiale en général. Pourtant, le problème est structurel et demande plus que quelques ajustements économiques conjoncturels. De fait, le budget 2024 du Projet de Loi de Finances prévoit un déficit sensiblement équivalent pour cette année. Au total, les importations françaises représentent 731 milliards d’euros en 2023.
Déficit commercial : la faute à l’UE ?
Cela fait désormais depuis 2002 que la France n’a pas été en positif dans sa balance commerciale, c’est-à-dire qu’elle importe plus qu’elle n’exporte depuis vingt-et-un ans. 2002, soit l’année de l’entrée de la France dans l’union monétaire de l’euro, alors monnaie bien trop forte par rapport au franc, et mieux taillée pour le mark et l’industrie automobile allemande.
Malgré la fin de la vente de véhicules thermiques au sein de l’UE à courte échéance, Volkswagen, Audi et autres Mercedes ne se sont jamais aussi bien vendues, au point de faire couler l’industrie automobile française qui importe dorénavant massivement ce produit : x 20 sur les voitures électriques depuis 2017.
Le retour à la stabilité (voire, soyons fous, à l’excédent) n’est donc pas pour tout de suite. Si de nombreuses petites initiatives sont mises en place par l’État pour développer les PME et les ETI dans leurs ventes internationales, les problèmes d’aujourd’hui tiennent bien plus à la structure économique de la France et des traités qui la lient plutôt qu’à des plans de relance.
La principale concurrente à Emmanuel Macron, Marine Le Pen, a fustigé ce bilan dans un post sur X dans lequel elle fustige le ; « terrible bilan d’une politique macroniste de délocalisation, de désindustrialisation, de libre-échange anarchique ».
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