Immigration
Immigration : François Bayrou sort la carte du « comité Théodule »
Le Comité interministériel de contrôle de l'immigration, lancé sous le gouvernement de Dominique de Villepin en mai 2005, se voulait l'arme ultime pour organiser et coordonner la politique migratoire française. Avec son cortège de ministères mobilisés, il promettait une gestion rigoureuse et cohérente des flux migratoires. Puis, il a été discrètement abandonné lors de l’arrivée de Nicolas Sarkozy à la présidence.
François Bayrou enfonce des portes ouvertes sur l'immigration
« L’immigration est devenue une question brûlante sur toute la planète », a martelé François Bayrou. En enfonçant cette porte ouverte, il reconnaît que les dynamiques migratoires bouleversent aussi bien les populations qui accueillent que celles qui fuient leur pays. Selo le premier ministre, l’enjeu de notre temps réside avant tout dans une juste proportion d’accueil.
« L’installation d’une famille étrangère dans un village peut être une richesse, une opportunité d’échange et de solidarité. Mais l’arrivée massive de familles peut transformer cette richesse en source de rejet », a-t-il souligné avec gravité.
Et il a choisi d’illustrer ses propos par le cas de Mayotte. L’exemple n’est pas forcément le plus à propos mais a au moins le mérite de se montrer révélateur, puisque les défis liés à l’immigration y sont actuellement à leur paroxysme. « À Mayotte, ce sont 80 000 personnes en situation irrégulière qui vivent sur un territoire déjà fragilisé. C’est comme si, à Paris intramuros, on comptait 500 000 personnes vivant dans des bidonvilles », a-t-il expliqué devant un parterre de députés de gauche visiblement outrés.
Face à cette situation alarmante, le chef du gouvernement plaide pour une politique ferme et structurée de contrôle et de régulation pour empêcher que de telles tensions ne s’étendent au reste du pays. Une prise de conscience qui arrive, diront certains, avec un train de retard.
Le Comité interministériel de contrôle de l'immigration sort de terre
« Nous n’avons pas le droit de laisser se développer un désordre aussi profond. » François Bayrou admet que la misère pousse les populations à migrer, mais insiste : « la volonté de protéger et d’appliquer nos lois doit être sans faille. »
Sa détermination apparente, toutefois, se heurte à une réalité préoccupante : l’échec massif dans l’exécution des obligations de quitter le territoire français (OQTF). « 93 % des OQTF ne sont pas exécutées », a-t-il déploré, soulignant que cette situation affaiblit la crédibilité des politiques publiques. Il appelle à une collaboration plus étroite avec les pays d’origine pour qu’ils acceptent de réintégrer leurs ressortissants. « Si nous ne résolvons pas cette question, toutes nos déclarations d'intention seront vaines », a-t-il précisé, à juste titre.
Pour relever ces défis, quoi de mieux que de déterrer un énième comité Théodule ? François Bayrou a annoncé en grande pompe la réactivation du Comité interministériel de contrôle de l’immigration, censé coordonner l’action des ministères concernés. Et pour ajouter une touche d’optimisme, il a prudemment édulcoré : « Il nous appartiendra également de mieux user de notre aide au développement pour soutenir les pays d’origine. » Une grande stratégie qui, paraît-il, s’articulera avec la mise en œuvre du Pacte européen sur la migration et l’asile.
Intégration et respect des valeurs républicaines
François Bayrou a conclu son discours sur une note pleine de sagesse. Le cap à tenir, selon lui, serait l’intégration par le travail, l’apprentissage de la langue et l’adhésion aux valeurs républicaines. « Respecter ces personnes, c’est les intégrer dans un ordre où tous peuvent se reconnaître », a-t-il déclaré avec assurance, avant de durcir le ton : « contre tous ceux qui prônent l’inverse, nous serons sans faiblesse. » Un mantra maintes fois incanté par une litanie de prédécesseurs, sans jamais produire un quelconque résultat.
A lire aussi : Retraites, budget, proportionnelle : ce qu’il faut retenir du discours de politique générale de François Bayrou
1 commentaire
Du vent ....déjà supprimer le droit du sol et du droit d'asile. La terre est vaste , ils peuvent aller ailleurs
Signaler un abusSoutenez un journal 100% indépendant!
Lettre d'information
Restez informé en recevant directement les dernières news dans votre boîte mail !