Société
Nice : la justice s'attaque à une statue de Jeanne d'Arc
Le tribunal administratif de Nice a prononcé l'annulation du contrat liant la Métropole de Nice à l'Atelier Missor, collectif d'artistes niçois, pour la réalisation d'une statue monumentale de Jeanne d'Arc. Cette décision fait suite à une saisine du préfet des Alpes-Maritimes, Hugues Moutouh, qui a relevé un manquement aux obligations de publicité et de mise en concurrence.
Un « vice d'une particulière gravité » d'après la justice
Dans une ordonnance rendue mardi, le tribunal a jugé que la régie Parcs d'Azur n'avait pas démontré de raisons artistiques spécifiques justifiant que l'Atelier Missor soit l'unique récipiendaire de cette commande. « Un tel manquement constitue un vice d'une particulière gravité de nature à entraîner l'annulation du marché en litige », précise le tribunal dans son communiqué.
La préfecture a confirmé que cette annulation entraîne le démontage de la statue et le remboursement immédiat des 170 000 euros versés à l'Atelier Missor. « Un courrier va être adressé à la régie Parcs d'Azur pour lui rappeler qu'elle doit exécuter le jugement sans délai », a indiqué la préfecture.
La régie Parcs d'Azur a annoncé son intention de faire appel de cette décision, exprimant sa surprise face à cette tournure des événements. Elle rappelle qu'une décision précédente du tribunal en référé, rendue le 23 février, était en faveur de la régie.
Un élu écologiste à l'origine de la procédure
Cette affaire avait été portée à l'attention de la justice par l'élu écologiste niçois Frédéric Picard, qui avait signalé des soupçons de « favoritisme » au procureur de la République de Nice, Damien Martinelli, le 20 janvier 2024. Une enquête avait été ouverte le 20 février, et les investigations sont toujours en cours. Selon des sources proches du dossier, les conclusions de l'enquête pourraient avoir des conséquences importantes sur la gestion des marchés publics dans la région.
Une œuvre monumentale
La statue, œuvre monumentale en bronze doré à l'or fin, représente Jeanne d'Arc à cheval, brandissant une épée. Installée dans le jardin surplombant un nouveau parking souterrain près de l'église Sainte-Jeanne d'Arc. Elle mesure 4,50 mètres de haut et pèse 9 tonnes. Cette œuvre d'art, qui devait devenir un symbole de la ville, voit maintenant son futur incertain, en raison de cette décision judiciaire.
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