Agriculture en crise : François Bayrou reçoit ce lundi les principaux syndicats à Matignon

Alors qu'il s’apprête à dévoiler sa feuille de route à l’Assemblée nationale, François Bayrou entame, dès 8h30 ce lundi, une série de rendez-vous avec les principaux syndicats agricoles. À Matignon, le chef du gouvernement accueillera tour à tour la FNSEA, les Jeunes Agriculteurs (JA), la Coordination rurale (CR) et la Confédération paysanne. Chacun disposera d’une heure pour exposer ses revendications devant le Premier ministre et Annie Genevard, ministre de l’Agriculture.

Un secteur au bord de la rupture

La colère gronde chez les agriculteurs, épuisés par une année 2024 marquée par des crises qui sont multiples : aléas climatiques, épidémies animales et récoltes désastreuses. Pour Quentin Le Guillous, secrétaire général des Jeunes Agriculteurs, le constat est clair : « L’année de mobilisation a permis d’obtenir des engagements. Mais si ces engagements ne sont pas appliqués rapidement, nous risquons de voir revenir l’instabilité. »

La FNSEA, de son côté, exige la mise en œuvre rapide des mesures promises : aides d’urgence, simplifications administratives et avancées fiscales. « L’absence d’annonces concrètes pourrait remettre le feu aux poudres », avertit Pierrick Horel, président du syndicat, en référence aux tensions déjà palpables à l’approche du Salon de l’agriculture. Pour Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, l’urgence est double : pallier les crises immédiates tout en sécurisant l’avenir. « Nous sommes dans une course contre la montre », déclare-t-il.

Du côté de la Coordination rurale, les attentes sont tout aussi nettes. Christian Convers, secrétaire général, réclame « une égalité des normes européennes » et une suspension des contrôles sur les exploitations au profit de contrôles des importations. « Ces mesures sont réalisables immédiatement et montreraient la détermination du gouvernement à protéger l’agriculture française ».

L’ultimatum des campagnes : des actes, pas des discours

Pour beaucoup, la rencontre de Matignon est un test de crédibilité pour François Bayrou. Véronique Le Floc’h, présidente de la Coordination rurale, réclame une « année blanche » pour alléger la pression financière qui pèse sur les exploitants. « Nous n’avons plus le luxe d’attendre », martèle-t-elle.

Conscient de ces attentes, François Bayrou sait qu’il joue gros. Son engagement devra se concrétiser très rapidement pour apaiser des campagnes au bord de l’implosion. Un échec pourrait ternir son image et relancer une mobilisation déjà bien enracinée.

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