Société
Yvelines : le maire de Chapet en colère contre un projet de village pour mineurs isolés imposé sans concertation
Le 8 janvier 2025, le maire a appris officiellement qu’un village d’accueil comprenant 25 bungalows, un terrain de sport et des locaux communs pourrait bientôt voir le jour sur la zone du Mitan. Ce projet vise à héberger 100 mineurs isolés, majoritairement âgés de 16 à 17 ans. « J’avais remarqué des études de sol réalisées récemment, mais aucune information n’a été communiquée à la mairie. Je découvre tout au dernier moment, c’est inadmissible », s’indigne Benoît de Laurens.
Le maire a immédiatement convoqué une réunion publique le 14 janvier, rassemblant plus de 300 habitants, un chiffre inédit dans ce village. Face à cette mobilisation, il a dénoncé la « symbolique terrifiante » d’un projet qu’il qualifie de « camping de luxe » pour jeunes en grande précarité, tout en fustigeant la méthode du Département.
Des riverains inquiets et un maire contraint
Comme le rapporte 78Actu, les habitants, eux aussi pris de court, expriment leurs craintes. « Ces jeunes n’auront pas de véhicules. Ils devront se déplacer à pied, mais pour aller où ? Rien n’est prévu ici », déplore Frédéric, dont la maison jouxte le terrain concerné. Certains redoutent également des impacts sur la sécurité, à l’image de Geneviève, 77 ans : « Ces jeunes ont sûrement des traumatismes. Et avec tout ce qu’on voit aujourd’hui, ça fait peur ».
Le maire de Chapet pointe également les conséquences sur les projets locaux. Le terrain destiné au village était réservé à des projets immobiliers municipaux en gestation depuis trois ans, désormais annulés. Une « décision irréfléchie », estime-t-il, regrettant qu’elle ait été prise sous pression, le Département étant confronté à une explosion du nombre de mineurs isolés à gérer : de 400 il y a deux ans, leur nombre est passé à 1 000 aujourd’hui.
Un projet controversé dans un contexte tendu
Face à cette situation, une pétition a été lancée par la mairie, et certains habitants envisagent même d’occuper le terrain pour empêcher l’installation des bungalows. Pendant ce temps, le Département défend une décision imposée par l’urgence, rappelant que de nombreux mineurs isolés sont actuellement hébergés illégalement dans des hôtels faute de solutions adaptées.
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