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Conflit israélo-palestinien : Israël et le Hamas actent un cessez-le-feu, une première victoire pour Trump
La fin de quinze mois de conflit sanglant ? Ce mercredi 15 janvier, Israël et le Hamas ont convenu d’un cessez-le-feu, sous la médiation des États-Unis, quelques jours avant l’investiture de Donald Trump. C’est le président élu qui en a fait l’annonce sur son réseau social Truth Social : « Nous avons un accord sur les otages au Moyen-Orient. Ils seront libérés bientôt », s’est félicité le futur locataire de la Maison-Blanche. L’actuel, Joe Biden, sur le départ, n’a pour l’heure pas commenté la situation.
« Un accord de cessez-le-feu à Gaza et de libération d’otages a été atteint à la suite de la rencontre du premier ministre qatari (Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani), avec les négociateurs du Hamas et, séparément, avec les négociateurs israéliens, dans son bureau », a annoncé une source proche des discussions.
L’accord a été rendu possible grâce à la médiation de plusieurs pays, le Qatar, l’Égypte, et les États-Unis.
Un échange entre Israël et le Hamas : prisonniers contre otages
L’accord prévoit des échanges de prisonniers palestiniens contre des otages israéliens. Dans un premier temps, 33 otages israéliens, enlevés par le Hamas le 7 octobre 2023, devraient être libérés contre pas moins d’un millier de prisonniers palestiniens. Les premiers otages israéliens libérés seront des femmes et des enfants, puis seulement les militaires hébreux ou les hommes en âge de combattre.
Ce premier accord pourrait durer quarante-deux jours, à l’issue duquel les négociations reprendront. Ensuite la troisième phase devrait concerner le retour de tous les corps restants et le début de la reconstruction de Gaza, supervisée par l'Égypte, le Qatar et les Nations unies.
Le gouvernement et le cabinet de guerre israélien devraient voter demain, jeudi 16 janvier, l’accord pour le valider.
Une victoire pour Donald Trump
Si le président américain élu s’est réjouit de la libération à venir des otages israéliens, c’est parce qu’il sait bien que cette avancée est une victoire pour lui. Durant toute sa campagne, Donald Trump n’a eu de cesse de marteler qu’il mettrait « fin au conflit » sitôt élu, sans dire comment.
Promesse tenue.
Donald Trump devrait par ailleurs continuer sa politique, entamée en 2020, des accords d’Abraham entre Israël et des pays arabes sunnites, pour contrer l’Iran et ses proxies régionaux (Hezbollah, Houthis).
Le bilan de Tsahal
Quant à l’armée israélienne, Tsahal, elle peut se targuer d’avoir rempli plusieurs de ses buts de guerre, à commencer par un joli « strike » de Tsahal et du Mossad, qui en 15 mois a neutralisé les principaux chefs du Hamas, dont Yahya Sinwar, cerveau du 7 octobre, mais aussi le secrétaire général du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah. Enfin, il faut mentionner l’opération Pagers, l’explosion des bippers du Hezbollah libanais à l’issue d’une opération complexe des services spéciaux israéliens.
Un bon bilan donc, mais un bilan néanmoins contrasté pour Tsahal et ses buts de guerre : le Hezbollah est affaibli, le Hamas est affaibli, mais l’organisation palestinienne peut vite recruter de nouveaux combattants parmi les orphelins de la guerre et se reconstituer. Et tant que la République islamique d’Iran existe, le Hamas pourra compter sur le soutien militaire et financier des Gardiens de la Révolution.
À noter que depuis le 7 octobre 2023, Tsahal a perdu 891 soldats.