Politique
[Édito] Discours de François Bayrou : seulement deux minutes sur l’environnement...
Vous ne rêvez pas, à l’heure où une partie de la planète est en train de bruler à Los Angeles, à l’heure où chaque français est exposé à des pesticides dangereux pour la santé dans quelque département que ce soit, selon une récente enquête de l’association de défense de l’environnement Générations Futures, à l’heure où les x, selon une étude de Zero Carbon Analytics, à l’heure où, en seulement deux mois, 1 867 481 animaux ont été envoyés, par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, subir de force des tests en laboratoire, dans le cadre soi-disant de la recherche publique, selon l’association One Voice Animal, mais surtout à l’heure où un cyclone, Chido, a complètement anéanti l’archipel de Mayotte, bref à l’heure de l’urgence absolue, et alors que toute notre énergie, tous nos moyens devraient être consacrés à sauver ce qu’il reste de viable dans notre planète, le Premier Ministre ne consacre que deux minutes à ces questions cruciales pour notre survie.
Certes, rendons-lui cet hommage, le chef du gouvernement commence par une affirmation pertinente - et c’est peut-être bien la seule -, arguant que « l’écologie, ça n’est pas le problème c’est la solution ! ». Dixit celui-là même qui poursuit la politique qui consiste à empêcher les français les plus populaires, les « gueux » comme ils les imaginent, demain de prendre leur véhicule pour se rendre dans certaines métropoles en raison de leur vignette Crit’Air qui ne serait pas la bonne…
Si l’écologie était vraiment la solution, alors elle serait une solution et une évidence pour chacun, or nous avons tellement fait d’écologie punitive qu’on en a dégouté les simples gens. Si elle était effectivement la solution, alors on accompagnerait les français modestes pour avoir des véhicules plus propres, et nous cesserions surtout de les accabler et de les accuser de tous les maux que subit notre planète. On trouverait alors tout simplement ces fameuses solutions !
« Planifier la transition en finalisant notre stratégie bas carbone, préserver notre biodiversité, produire de façon décarbonée grâce à des technologies nouvelles, et je pense en particulier à notre politique énergétique, cette politique a un but : l’énergie décarbonée accessible à tous. Pour y parvenir, la production d’électricité d’origine nucléaire est un axe essentiel, et la géothermie sous nos pieds, réservoir inépuisable de calories gratuites. Et d’ailleurs la frigorie sous nos pieds l’est aussi. La question de l’eau, nous devons la saisir à bras le corps, au travers d’une grande conférence nationale déclinée dans nos régions » Francois Bayrou, lors de son discours de politique générale ce mardi 14 janvier 2025.
”
Voilà que le Maire de Pau donne alors quelques pistes, justement, pour ces solutions. Chapô Monsieur le premier Ministre, personne n'y avait pensé plus tôt ! Mais concrètement ? Rien, puisqu’il a simplement égréné quelques anathèmes sans ne rien développer et préciser davantage.
Mais alors qu’aurait-il pu (et dû) annoncer, comment aurait-il pu convaincre qu’il prenait au sérieux la situation environnementale de notre pays et de notre monde ? Déjà, en consacrant plus de temps à la question, ça commence par-là, et peut-être même en lui donnant une importance semblable aux sujets de l’immigration et de la sécurité éminemment prioritaires, il est certain.
François Bayrou qui est tant attaché aux collectivités territoriales aurait pu annoncer des budgets spécifiques dédiés aux localités qui sont au plus proche du terrain pour changer les pratiques et les comportements : optimisation de la consommation énergétique, réduction du plastique partout, tout le temps, une bonne adéquation entre la transition vers les énergies renouvelables et le maintien de notre puissance nucléaire indispensable, soutien à la sobriété énergétique, responsabilisation (sans pression ni surveillance acharnée) des comportements individuels des agriculteurs qui savent très bien faire eux-mêmes ce qui est bon pour la biodiversité et la planète, davantage d’éducation à ces questions dans les programmes scolaires, etc.
En bref, il y a pléthore de choses à faire et à proposer, et, comme quoi, en deux minutes, on peut en dire plus que le premier Ministre.
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