Société
Geneviève Callerot, dernière grande figure de la Résistance, est morte à l'âge de 108 ans
Geneviève Callerot, l’une des plus anciennes résistantes françaises, s’est éteinte dans la nuit du jeudi 16 janvier, à l’âge de 108 ans, dans une maison de retraite de Dordogne. La nouvelle de son décès a été confirmée par le maire de Saint-Aulaye-Puymangou, Yannick Lagrenaudie, et relayée par le média Ici Périgord. Son histoire restera gravée dans la mémoire collective, celle d’une femme qui, avec sa famille, a œuvré sans relâche pour sauver des vies pendant l'Occupation.
Une héroïne de la Seconde Guerre mondiale
Née à Paris en 1916, Geneviève Callerot est l'un des témoins vivants les plus marquants de la Résistance française. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle et sa famille ont joué un rôle clé en aidant à faire passer plus de 200 personnes en zone libre. La plupart étaient des Juifs et des clandestins, fuyant l'occupation allemande. Leur maison, située près de la ligne de démarcation, servait de refuge et de passage pour ceux qui cherchaient à échapper aux persécutions.
À l’âge de 102 ans, Geneviève Callerot a reçu la Légion d'honneur pour son engagement courageux. Une récompense qu'elle n’avait pas initialement souhaitée, estimant que d’autres méritaient davantage, mais qu’elle a finalement acceptée, rendant hommage à ses parents et à ses proches qui l'avaient accompagnée dans cet acte de résistance.
Une vie après la guerre, entre travail et écriture
Après la guerre, Geneviève Callerot a choisi une vie simple et laborieuse. Elle s'est installée avec son mari dans une ferme en Dordogne, où ils ont élevé trois enfants et cultivé la terre. « À 95 ans, elle allait encore labourer avec son tracteur », témoigne le maire. Loin des honneurs, elle menait une existence modeste, souvent pieds nus dans la terre, fidèle à ses valeurs de simplicité et de travail acharné.
Dans les années suivant sa retraite, Geneviève se tourna vers l'écriture et publia six romans, dont le dernier, Deux filles sous la botte, chronique d’une famille pendant l’occupation, raconte son propre vécu de la guerre et de la Résistance.
Une passion pour transmettre son histoire
Si Geneviève Callerot se faisait discrète sur ses propres mérites, elle était toutefois un véritable livre ouvert pour ceux qui souhaitaient découvrir le passé. Intarissable et avide de partage, elle aimait raconter son histoire aux jeunes générations, en particulier aux collégiens de la commune. « C’était une personne très cultivée et très sage qui faisait un bilan de sa vie sans acrimonie, ni amertume », confie le maire de Saint-Aulaye-Puymangou. Son regard lumineux et curieux reflétait une sagesse précieuse, fruit d’une vie pleine d’épreuves.
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