Immigration
580 millions de personnes dans le monde pourraient revendiquer le droit d'asile en France
En France, le droit d’asile, historiquement conçu pour protéger des individus persécutés en raison de leurs convictions politiques ou libertés fondamentales, est devenu un canal majeur d’immigration. L’Observatoire de l’immigration et de la démographie (OID) tire la sonnette d’alarme : selon ses estimations, près de 580 millions de personnes dans le monde pourraient revendiquer ce statut en France.
Entre 2009 et 2023, les primo-demandes d’asile en France ont bondi de 245 %, atteignant aujourd’hui près de 600 000 bénéficiaires directs. Cela représente plus de 10 % de la population étrangère dans le pays. L’asile, jadis réservé à des minorités politiques persécutées, a vu ses critères élargis de manière significative. Aujourd’hui, les demandes peuvent inclure des motifs sociétaux tels que les persécutions liées au genre, à l’orientation sexuelle, ou encore à des pratiques culturelles comme le mariage forcé ou l’excision.
Des critères d'asile sans cesse élargis
Cette expansion est largement attribuable à l’interprétation extensive des traités internationaux, notamment la Convention de Genève de 1951. Des entités comme l’OFPRA et la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) jouent un rôle clé dans cette dynamique. Par exemple, la CNDA a récemment reconnu les femmes afghanes sous régime taliban comme réfugiées, de manière quasi systématique.
Selon Nicolas Pouvreau-Monti, directeur de l’OID, le droit d’asile échappe en grande partie au contrôle démocratique. Les décisions sont prises par des agences indépendantes et influencées par des associations militantes, créant une déconnexion avec les politiques migratoires nationales. De plus, aucune limite quantitative n’est imposée, ce qui rend ce système difficilement soutenable.
Pour reprendre le contrôle, l’OID propose des mesures intermédiaires : restreindre les aides financières, externaliser le traitement des demandes ou encore refuser celles déjà rejetées par un autre État européen. Ces initiatives viseraient à réduire l’attractivité du système sans renier les obligations humanitaires.
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