Union-Européenne
L’hospitalisation d’Ursula von der Leyen : une gestion opaque qui fragilise Bruxelles
Le récent séjour à l’hôpital d’Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a mis en lumière des failles dans la communication des institutions européennes. Ce silence, perçu par beaucoup comme une forme de dissimulation, a suscité de nombreuses critiques et soulevé des interrogations sur la transparence d’une organisation censée incarner la confiance et la responsabilité démocratique. Retour sur une affaire qui interroge profondément sur les pratiques de transparence à Bruxelles.
L'hospitalisation dissimulée d'Ursula von der Leyen
Début janvier 2025, la cheffe de l’exécutif européen a été hospitalisée pendant une semaine à Hanovre, en Allemagne, pour une pneumonie sévère. Cette information capitale n’a été rendue publique que le 10 janvier, grâce à une révélation de l’agence de presse allemande DPA. Durant tout ce temps, la Commission européenne s’était bornée à indiquer que la présidente travaillait depuis son domicile, sans mentionner la gravité de son état. Loin d’apaiser les inquiétudes, cette omission a alimenté rumeurs et critiques, donnant l’impression que l’institution tentait de cacher un événement susceptible de fragiliser son image.
Un relais temporaire assuré par Teresa Ribera
Alors qu’elle observe une convalescence à son domicile de Hanovre, Ursula von der Leyen ne présidera pas la réunion hebdomadaire du collège des commissaires, prévue ce mercredi 15 janvier. Une absence exceptionnelle, mais qui, selon le média madrilène El Confidencial, ne devrait concerner « très probablement » que cette semaine.
Pour pallier son indisponibilité, Teresa Ribera, vice-présidente de la Commission européenne et ministre espagnole de la Transition écologique, assurera temporairement la direction de cette réunion cruciale. Ce relais symbolique souligne la continuité des institutions, mais ne suffit pas à dissiper les interrogations autour du traitement de cette affaire.
Des critiques croissantes envers la Commission
La gestion de cet épisode par les services de communication de la Commission européenne a été largement critiquée. Selon La Razón, quotidien espagnol, ces derniers jours ont été marqués par des attaques virulentes contre le « secret » maintenu autour de l’état de santé de Mme von der Leyen.
Face à cette vague de reproches, Paula Pinho, porte-parole de la Commission, a tenté de justifier cette discrétion : « Nous avons dit que la présidente avait une pneumonie sévère. Nous avons dit qu’elle était confrontée à une maladie grave. ». Elle a également souligné que Mme von der Leyen avait assuré certaines de ses fonctions essentielles pendant sa maladie, notamment par le biais d’appels téléphoniques stratégiques. Elle a ajouté que : « Sa capacité à agir n’a jamais été remise en question. »
Mais cette explication n’a pas suffi à calmer les critiques. Le silence initial de la Commission est perçu comme un faux pas majeur, surtout dans une période où la confiance envers les institutions européennes est déjà mise à rude épreuve.
Un débat sur la transparence des institutions européennes
Cet épisode remet sur le devant de la scène un débat récurrent : jusqu’où les institutions européennes peuvent-elles préserver la vie privée de leurs dirigeants tout en assurant une communication transparente ? En tant que présidente de la Commission européenne, la dirigeante allemande est l’incarnation de l’exécutif communautaire. Toute incertitude sur sa santé est immédiatement perçue comme un risque pour la stabilité de l’Union.
Le fait que cette information ait été dévoilée par une source externe, et non par l’institution elle-même, pose un sérieux problème de crédibilité. Pour beaucoup, cette affaire reflète un manque de considération pour le droit à l’information des citoyens européens.
Ursula von der Leyen : vers un retour progressif à Bruxelles
Alors qu’Ursula von der Leyen poursuit sa convalescence, elle prévoit de reprendre progressivement ses activités. Mais cet épisode laissera des traces, à la fois dans la perception publique et dans les pratiques de communication des institutions européennes. Bruxelles devra tirer des leçons de cet épisode.
À lire aussi : Ursula von der Leyen annule sa venue à Notre-Dame après la fin des négociations de l’accord UE-Mercosur
1 commentaire
Soutenez un journal 100% indépendant!
Lettre d'information
Restez informé en recevant directement les dernières news dans votre boîte mail !