Société
Val-d'Oise : une commune va accueillir 100 mineurs isolés contre son gré
La décision du conseil départemental du Val-d’Oise d’imposer l’installation de cent mineurs isolés à Baillet-en-France, à la fin du mois de janvier, provoque une vive réaction au sein de la communauté locale. L'arrivée de ces jeunes au sein de cette petite commune de 2 000 habitants suscite l’indignation de la municipalité, des habitants et des villages voisins. Une annonce qui a été faite sans concertation préalable avec la mairie, soulevant de nombreuses inquiétudes quant à la sécurité, l’accueil et l’accompagnement de ces mineurs.
Le département du Val-d’Oise a décidé, en application de la loi Taquet de 2024, de déployer ces 100 mineurs isolés dans un établissement médico-social situé à la Croix-Verte, à proximité du village. La structure d’hébergement, gérée par la société Promhotel, devrait accueillir ces jeunes pour une durée moyenne de 22 jours, le temps de les évaluer et de les orienter vers des établissements plus pérennes si nécessaire. Mais cette décision, loin de faire l’unanimité, est perçue comme un choc pour la commune. « Cette décision ne nous appartient pas, nous allons tout faire pour qu’elle soit revue », a réagi la mairie, pointant du doigt l’absence de concertation et le nombre trop élevé de mineurs à accueillir pour une population aussi modeste.
Des inquiétudes croissantes au sein de la communauté locale
Les élus locaux, tels que Sylvain Saragosa, maire de Chaumontel, voisine de Baillet-en-France, dénoncent la méthode employée par le département, estimant que l’installation des mineurs dans ce village tranquille est un « danger pour la sécurité et la cohésion sociale ». La commune de Baillet-en-France, déjà confrontée à un taux de chômage de 7,1%, se trouve dans une situation de vulnérabilité accrue, avec des infrastructures limitées et des équipements publics surchargés. L’arrivée de ces jeunes, souvent issus de milieux difficiles, complique davantage la gestion de cette situation.
Les inquiétudes des habitants se cristallisent sur l’impact qu’une telle arrivée pourrait avoir sur leur quotidien. « Cent mineurs, c’est 5% de la population », souligne Jérôme Ruget, conseiller municipal. La mobilisation contre ce projet prend de l’ampleur, avec plus de 2 000 signatures recueillies sur une pétition lancée par Philippe Chanzy, conseiller municipal de Montsoult. Les habitants se battent pour tenter de faire entendre leur voix et empêcher l’installation de ce foyer de mineurs isolés. En parallèle, le département assure qu’il a pris toutes les mesures nécessaires pour garantir un accueil optimal, mais les questions demeurent sur les véritables conséquences de cette décision.
L’initiative d’accueillir ces mineurs isolés s’inscrit dans une réponse à la forte pression migratoire à laquelle le département fait face, avec une hausse de 42% des arrivées de mineurs étrangers entre 2022 et 2023. Cependant, cette politique de gestion des mineurs non accompagnés ne fait pas l’unanimité, et soulève des questions sur la viabilité de telles décisions face aux réalités locales. Les mois à venir s’annoncent donc décisifs pour la commune de Baillet-en-France, qui redoute que son quotidien ne soit bouleversé par cette décision imposée.
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1 commentaire
vandefass
Comme à Callac, il va falloir monter aux créneaux. Tenons nous prêt à faire entendre légitimement notre voix.
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