International
Guerre des gangs : le nombre de déplacés en Haïti dépasse désormais 1 million
En Haïti, la violence des gangs a poussé plus d’un million de personnes à quitter leur foyer, selon un rapport alarmant de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) publié ce mardi 14 janvier. Ce chiffre, trois fois supérieur à celui enregistré en décembre 2022, montre une crise sans précédent. « En décembre 2023, environ 315 000 personnes étaient déplacées. Un an plus tard, ce nombre a triplé », a déclaré Kennedy Okoth Omondi, porte-parole de l’OIM. Plus de la moitié des déplacés sont des enfants, souligne également l’organisation.
Face à l’ampleur de la crise, Amy Pope, directrice générale de l’OIM, a lancé un appel à l’aide internationale. « Haïti a besoin d’une aide humanitaire conséquente dès maintenant pour sauver et protéger des vies », a-t-elle insisté. Mais les défis dépassent l’urgence immédiate. « Nous devons travailler ensemble pour nous attaquer aux causes profondes de la violence et de l’instabilité qui ont entraîné tant de morts et de dommages », a-t-elle ajouté.
Port-au-Prince, symbole du chaos
La capitale, Port-au-Prince, incarne symboliquement le cœur de cette catastrophe sécuritaire. Les déplacements y ont presque doublé, enregistrant une hausse de 87 % en un an. La situation est aggravée par l’effondrement des services essentiels, notamment les soins de santé, et par une insécurité alimentaire croissante. Selon l’ONU, les gangs contrôlent aujourd’hui 85 % de la ville, rendant la vie quotidienne intenable pour des milliers de familles.
La majorité des déplacés trouvent refuge auprès de proches, amis ou familles d’accueil, déjà submergés par la crise. D’autres, moins chanceux, survivent dans des conditions précaires, installés dans des camps improvisés. À cette détresse s’ajoute le retour forcé de 200 000 Haïtiens depuis la République dominicaine l’année dernière, aggravant encore davantage l'étreinte sur un pays en état de délitement.
En juin, l’arrivée de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), dépendante de l’ONU, avait suscité un espoir de stabilisation. Mais la violence des gangs ne faiblit pas, et les résultats se font attendre. Dans ce contexte, l’OIM tire la sonnette d’alarme : sans une mobilisation internationale accrue, la situation risque de s’enliser, laissant Haïti sombrer un peu plus dans le chaos.
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1 commentaire
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