Société
1,62 enfants par femme : la baisse de la natalité française se poursuit en 2024
Pour l'année 2024, la France continue de voir son taux de natalité s'effondrer, poursuivant une tendance amorcée depuis plusieurs années. Le dernier bilan démographique de l'Insee annonce que seulement 663 000 bébés sont nés l'an passé, soit une baisse de 2,2 % par rapport à 2023. Ce chiffre marque une chute de 21,5 % par rapport à 2010, année du dernier pic des naissances. L’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) recule lui aussi à 1,62 enfant par femme, le niveau le plus bas depuis la fin de la Première Guerre mondiale.
Le vieillissement de la population et la baisse des naissances ont des conséquences notables sur le solde naturel du pays. Avec un nombre de décès supérieur de 5 % à son niveau pré-pandémique de 2019, le solde naturel en 2024 est le plus faible depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Cette hausse des décès, expliquée par l’arrivée des générations du baby-boom à des âges avancés, fait écho à la diminution des naissances et montre l’ampleur des défis démographiques auxquels la France fait face. Malgré cette tendance négative, la population totale a légèrement augmenté, atteignant 68,6 millions d'habitants au 1er janvier 2025, grâce à un solde migratoire positif estimé à 152 000 personnes.
Natalité : un contexte de plus en plus difficile pour fonder une famille
Plusieurs facteurs socio-économiques expliquent cette baisse continue des naissances. Selon Cécilia Creuzet, cofondatrice de l'application May, la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale reste un obstacle majeur. Malgré une augmentation du taux d'activité des femmes depuis 1975, beaucoup d'entre elles continuent d’assumer une grande part des tâches domestiques, ce qui pèse sur leur désir d’avoir des enfants. En outre, le manque de places en crèche et les inquiétudes liées à la crise climatique freinent également les projets parentaux. Plus de la moitié des parents interrogés par May ont indiqué que la crise climatique influençait négativement leur envie d’avoir un autre enfant.
L'Union nationale des associations familiales (UNAF) rappelle que ce n’est pas faute de désir d’enfant que la natalité baisse. En 2023, les personnes en couple et en âge de procréer souhaitaient en moyenne 2,27 enfants, bien au-delà du taux de fécondité actuel. Pour inverser cette tendance, l’UNAF appelle les pouvoirs publics à mettre en place une politique familiale renforcée, notamment en améliorant l'accès au logement, en maîtrisant l'inflation et en facilitant les conditions de travail des jeunes parents.
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