Afrique du Sud : 60 corps de mineurs clandestins ont été extraits d’un gisement d’or en l’espace de deux jours

En Afrique du Sud, la situation dans les mines illégales n'a cessé de se détériorer. Dans un puits aurifère désaffecté à Stilfontein, au sud-ouest de Johannesburg, des opérations de secours menées par la police ont permis de découvrir, en seulement deux jours, soixante corps de mineurs clandestins. Ces hommes, engagés dans une activité minière illégale particulièrement risquée, ont perdu la vie dans les galeries du terrain, plongées dans l’obscurité et l’humidité. 

L'opération en cours est loin d'être terminée, et les autorités redoutent de retrouver encore de nombreux corps dans cette fosse, véritable piège mortel pour les « zama zamas » – ces mineurs illégaux, souvent issus de pays voisins, qui risquent leur vie pour extraire de l'or dans des conditions de travail inhumaines. 

L'opération de sauvetage, qui se poursuit depuis plusieurs jours, a permis de secourir un nombre considérable de mineurs vivants. Toutefois, la situation demeure incertaine. Selon les estimations, des centaines de travailleurs clandestins se trouveraient toujours sous terre, à plusieurs kilomètres de profondeur. Le ministre de la police, Senzo Mchunu, a écarté toute précision sur le chiffre exact de victimes, soulignant l’impossibilité de connaître leur nombre dans un environnement aussi obscur et dangereux. Les estimations locales, cependant, évoquent la présence d’au moins 109 dépouilles.

Le salut de ces travailleurs précaires ne se fait pas sans difficultés. Une vidéo transmise par l'ONG Macua montre les corps entassés dans la pénombre des galeries minières. Parmi les mineurs vivants extraits de ce véritable enfer, beaucoup sont gravement malades et déshydratés, dans un état de santé extrêmement préoccupant. Leurs visages émaciés et leurs corps affaiblis montrent la dureté de leur lutte pour survivre dans des conditions insoutenables. Certains ont été transportés à l’hôpital, d’autres placés en garde à vue par la police, le temps de vérifier qu’aucune pépite d'or n’était remontée avec eux. La situation reste alarmante : des milliers de mineurs continuent de travailler clandestinement dans ces puits à travers l'Afrique du Sud, souvent pris au piège entre la pauvreté et l'attrait du minerai précieux.