International
Argentine : une année de désinflation spectaculaire sous Javier Milei
En revanche, les conséquences sociales de cette thérapie de choc restent lourdes.
Une inflation en forte décélération
En 2024, l'inflation en Argentine s'est établie à 117,8%, marquant une chute spectaculaire par rapport aux 211,4% de 2023. Cette tendance à la baisse s'est confirmée avec un indice mensuel de seulement +2,7% en décembre, selon l'Institut national de la statistique (Indec). Pour le troisième mois consécutif, l'inflation mensuelle reste sous la barre des 3%, un niveau inédit depuis trois ans.
Malgré cette amélioration, le taux annuel d'inflation demeure l'un des plus élevés au monde. Toutefois, les efforts du président Javier Milei et de son ministre de l'Économie, Luis Caputo, pour contenir la spirale des prix, ont permis de diviser presque par deux cet indice vertigineux.
Une "thérapie de choc" économique
Pour atteindre cet objectif, Javier Milei a mis en œuvre une "thérapie de choc" ultralibérale. Les principales mesures incluent :
- Une dévaluation massive de 54% du peso.
- Des coupes drastiques dans les dépenses publiques, supprimant des subventions et des postes dans l'administration.
- Une politique monétaire austère, réduisant l'émission de monnaie pour contenir l'inflation.
Ces choix économiques ont permis de restaurer l'équilibre budgétaire, mais au prix d'un coût social élevé : plus de 250 000 emplois formels perdus, une récession marquée, et une pauvreté touchant 52,9% de la population au premier semestre 2024.
Une vision pour 2025 : austérité renforcée et reprise attendue
Malgré la désinflation, les conséquences sociales sont difficiles à ignorer. La pauvreté, bien qu'en baisse selon les chiffres officiels (38,9%), reste contestée par des observateurs indépendants comme l'Université catholique, qui estime ce taux à 49,9%. Depuis six ans, le seuil plancher de 33% semble hors d'atteinte.
Javier Milei a promis de poursuivre les coupes budgétaires en 2025, s’attaquant cette fois à ce qu’il appelle les "couches géologiques inutiles" de l’administration publique. Parallèlement, il prévoit une reprise économique avec une croissance de 5%, bien que le FMI anticipe une récession de 3,5% pour 2024.
Le Fonds monétaire international a salué les résultats de cette politique, qualifiant de «impressionnants» les progrès réalisés, notamment en termes de stabilisation du peso, d’amélioration des réserves de change, et de réduction de l’inflation. Ces perspectives optimistes restent cependant à concrétiser pour une population encore en grande partie appauvrie.
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