La situation est critique pour de nombreuses organisations écologistes. Greenpeace, Les Amis de la Terre, et Zero Waste France, entre autres, déplorent une baisse drastique des ressources collectées. Pour Greenpeace, la situation est particulièrement alarmante avec 20 000 donateurs ayant cessé de soutenir l’ONG en 2024. La raison ? Une économie en crise, des budgets personnels serrés, et des priorités qui se tournent vers des causes jugées plus urgentes comme les associations anti-nucléaires. De même, Les Amis de la Terre, bien qu'ayant doublé leur budget depuis 2016, sont désormais contraints de chercher d’autres sources de financement face à un déficit estimé à 10 000 euros pour l’année.
Mais la précarité financière ne touche pas uniquement la collecte privée. Les subventions publiques, déjà en baisse depuis plusieurs années, se font de plus en plus rares. Le Réseau Action Climat et France Nature Environnement subissent de plein fouet l’austérité budgétaire, avec des baisses de subventions régionales de 30 à 50 % dans certaines régions. Face à ces coupes drastiques, ces associations se retrouvent dans une situation de grande incertitude, incapables de boucler leur budget pour l’année à venir.
Écologistes : des stratégies pour sortir de la crise
Face à cette « déprime militante », les pistes de sortie évoquées semblent relever davantage de vœux pieux que de véritables solutions concrètes. Renforcer la solidarité interne, développer une stratégie de contre-pouvoir ou prôner le mutualisme : autant de propositions qui peinent à s'incarner dans un contexte de crise généralisée. Joël Domenjoud, administrateur du réseau Sortir du nucléaire, appelle à miser sur l’intelligence collective et la collaboration entre organisations. « Il faut changer de méthode », affirme-t-il au média Reporterre.
Les maigres succès locaux ne suffisent plus à enrayer la descente aux enfers des associations écologistes. La campagne de France Nature Environnement sur les « justicier.e.s de la Terre » ou les rares victoires contre des projets nuisibles apparaissent comme des coups d’épée dans l’eau face à l’ampleur des défis financiers et organisationnels. L’avenir s’assombrit pour ces militants, pris en étau entre un soutien populaire en berne et des subventions publiques qui s’évaporent.