Politique
Dissolution d'Urgence Palestine et Jeune Garde : Bruno Retailleau esquive
La séance de questions au gouvernement de ce mardi s’est concentrée sur la situation au Proche et Moyen-Orient, un an après les attaques terroristes du Hamas contre Israël. Une forte émotion régnait dans l’hémicycle, renforcée par la présence des familles de deux otages français encore retenus dans la bande de Gaza. Le député Julien Odoul en a profité pour poser de nouveau la question de la dissolution d'Urgence Palestine.
Julien Odoul demande la dissolution des groupuscules d’extrême gauche
Julien Odoul, député du Rassemblement National, a quant à lui rapidement pris la parole pour poser une question sans détour au gouvernement. S’il a commencé son intervention en rendant hommage aux victimes du massacre du 7 octobre 2023, il a très vite dénoncé la montée de l'antisémitisme en France, qu’il attribue en partie à La France Insoumise. « L’idéologie du Hamas et du Hezbollah colonise notre pays. Depuis un an, l’extrême gauche et LFI ont mis une cible dans le dos des juifs de France », a-t-il déclaré.
⚡️ Le député @JulienOdoul demande la dissolution d’urgence Palestine et de la Jeune Garde. pic.twitter.com/2NSQzUQAwx
— Frontières (@Frontieresmedia) October 8, 2024
Le député du RN a ensuite demandé au ministre de l'Intérieur des mesures concrètes pour répondre à cette situation : « Dans la lutte contre l'antisémitisme, nous ne voulons plus de mots et de discours, mais des actes. Ma question est donc la suivante : allez-vous dissoudre l'association Urgence Palestine et le groupuscule d'extrême gauche ultraviolent La Jeune Garde, accusée d'avoir agressé en juillet dernier un jeune Juif de 15 ans dans le métro parisien ? ».
Ce n'est pas la première fois que le député de l'Yonne réclame la dissolution de ces deux groupuscules d'extrême gauche. Il l'avait déjà fait en avril dernier, après les révélations d'une enquête de Frontières, où une journaliste de notre rédaction avait infiltré l'association Urgence Palestine.
« L'antisémitisme traditionnel historique de l'ultra-droite est toujours présent »
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a répondu avec gravité, mais à côté. Il a d'abord évoqué la commémoration des attaques du 7 octobre, à laquelle il a assisté aux côtés du Premier ministre et de plusieurs parlementaires. « C'était une soirée très émouvante », a-t-il confié, avant de se lancer dans une analyse de la situation de l’antisémitisme en France.
« Depuis le 7 octobre dernier, il y a eu une explosion des actes d'antisémitisme », a confirmé le ministre. Cependant, il a reconnu une mutation de cette haine. « L'antisémitisme traditionnel historique de l'ultra-droite est toujours présent », a-t-il expliqué - sous le regard noir du député Odoul - tout en ajoutant : « Mais il y a une mutation qui consiste à ajouter une dimension nouvelle, propagée par l’islam politique, et par une idéologie qui avance sous le couvert de l’antisionisme. »
« L'antisionisme est une incroyable opportunité car il donne le droit d'être antisémite au nom de la démocratie » : Bruno Retailleau à l’Assemblée nationale.
— Frontières (@Frontieresmedia) October 8, 2024
En conclusion, Retailleau a condamné fermement l'antisionisme utilisé comme justification de l'antisémitisme : « L'antisionisme est une incroyable opportunité parce qu'il donne le droit d'être antisémite au nom de la démocratie. Et ça, jamais nous ne l'accepterons ». La condamnation est forte, mais pour ce qui est de passer des paroles aux actes, on repassera.
Malgré ses déclarations enflammées, le ministre n’a pas répondu directement à la question de Julien Odoul sur la dissolution des associations Urgence Palestine et La Jeune Garde.
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