Union-Européenne
Viktor Orban bientôt président du Conseil européen ?
Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, bientôt président du Conseil européen ? C'est un scénario envisageable qui fait trembler les fonctionnaires bien installés de Bruxelles.
Non, il ne s'agit pas d'une fiction tout droit sortie d'un think tank conservateur. Après l'annonce de l’actuel président du Conseil européen Charles Michel de se présenter aux élections européennes, Viktor Orban pourrait bien devenir par un intérim le temps de quelques mois le président du Conseil européen, une annonce qui a de quoi faire trembler la gauche européenne.
Charles Michel, l'actuel président du Conseil européen, a fait part ce dimanche 7 janvier 2024 de son souhait de se présenter aux élections européennes de juin prochain en Belgique pour conduire la liste du Mouvement Réformateur Belge, un parti libéral francophone. S’il est élu député européen, une hypothèse très probable, il devra démissionner de son poste de président du Conseil européen au plus tard mi-juillet 2024. Or, son mandat de président du Conseil prend fin le 30 novembre 2024. Par conséquent, s'il décide d'être tête de liste pour les européennes, du fait de l'impossibilité de cumuler son mandat de président du Conseil et d'eurodéputé, Charles Michel créera un vide de quelques mois dans la principale institution de l’UE.
Qui remplacera Charles Michel à la tête du Conseil européen ?
Selon les règles posées par le Conseil européen, il s'agit du chef de gouvernement du pays exerçant la présidence tournante du Conseil de l’UE qui assure, en cas d'empêchement, le mandat par intérim. À partir du 1ᵉʳ juillet de l'année 2024, ce sera au tour de la Hongrie de prendre pour six mois la présidence tournante. Par conséquent, Viktor Orban, le premier ministre Hongrois, en conflit permanent avec l'union européenne, non pas avec l'idée de celle-ci, mais d'avantage avec son fonctionnement technocratique et progressiste actuel, pourrait devenir par intérim le dirigeant du Conseil européen.
L’annonce de candidature de Charles Michel vient donc bousculer les prévisions de renouvellement de ce que l'on appelle les « top jobs », c'est-à-dire les principaux postes de l’UE. Leur renouvellement fera suite aux élections européennes de juin prochain. Ces postes stratégiques que sont le président de la Commission, le président du Conseil et le haut représentant pour la politique étrangère et de la sécurité constituent un ensemble. Ils sont renouvelés simultanément et résultent d’un accord global entre les tous pays membres.
Ces « top jobs » sont actuellement occupés par l'Allemande Ursula von der Leyen, le Belge Charles Michel et par l'Espagnol Josep Borrell. L'arrivée d'un conservateur Hongrois au sein de ces « top jobs » tous dirigés par des progressistes risque donc de faire beaucoup de bruits. Néanmoins, il est possible que les dirigeants des 27 nomment une autre personnalité pour exercer la fonction durant quatre mois. En effet, depuis le traité de Lisbonne, le Conseil européen est devenu une institution indépendante.
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