Société
Lutte contre le trafic de drogue : 72 % des Français favorables à l’intervention de l’armée dans les quartiers difficiles
72 % des Français soutiennent le recours à l’armée pour lutter contre le trafic de drogue dans les quartiers difficiles, une hausse notable par rapport aux précédents sondages.
Un soutien croissant au recours à l’armée
Le soutien à l’intervention militaire a progressé ces derniers mois. Ils étaient 66 % en avril 2023 et 70 % en juillet 2024 à appuyer cette idée. Ce renforcement s’explique notamment par une montée des violences liées au narcotrafic et l’efficacité limitée des actions actuelles.
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a récemment présenté des chiffres records : près de 47 tonnes de cocaïne ont été saisies en 2024, doublant les résultats de l’année précédente. Par ailleurs, les 313 opérations « Place nette » et « XXL », menées depuis septembre 2023, ont permis l’interpellation de 7 196 suspects, la saisie de 728 armes et plus de 8 millions d’euros d’avoirs criminels.
Un soutien massif chez les femmes et les jeunes
D’après le sondage CSA pour CNews, le JDD et Europe 1, l’idée d’une intervention militaire trouve un écho particulier chez les femmes (75 % favorables) et les jeunes de 18-24 ans (78 %). À l’opposé, les 35-49 ans restent plus partagés, avec 66 % d’avis favorables.
Parmi les catégories socioprofessionnelles, les CSP- affichent le soutien le plus fort à 77 %, suivis des CSP+ (72 %) et des inactifs (70 %).
Des clivages politiques marqués
Les sensibilités politiques influencent fortement les positions :
• À gauche, 57 % des sympathisants se disent favorables à l’idée, avec des nuances : 52 % chez La France Insoumise, 55 % chez Europe Écologie-Les Verts et 58 % au Parti socialiste.
• Au centre, 67 % des sympathisants de Renaissance appuient la proposition.
• À droite, le soutien atteint des sommets : 82 % pour Les Républicains et 90 % pour le Rassemblement National.
Un contexte de violences exacerbées
En 2023, la France a enregistré 315 homicides liés au trafic de drogue, en hausse de 60 % par rapport à 2022. Marseille, épicentre de ce fléau, a connu 49 morts, victimes de luttes entre gangs.
L’Office anti-stupéfiants estime que 240 000 personnes vivent du trafic en France, avec plus de 3 000 points de deal actifs. Bien que le gouvernement affirme en avoir supprimé 1 000 en trois ans, ces chiffres soulignent l’ampleur du défi.
Des mesures radicales en discussion
Avec un chiffre d’affaires minimum estimé à 3,5 milliards d’euros par an pour le narcotrafic, les Français appellent à une action ferme. Si la police et la justice peinent à inverser la tendance, l’idée d’un renfort militaire semble de plus en plus séduisante pour une majorité de citoyens.
1 commentaire
pablogra
Ce n’est pas le rôle de l’armée. À la rigueur ils peuvent sécuriser les alentours d’un quartier pour aider la police à intervenir
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