Union-Européenne
Sophie Primas : Pour le gouvernement, « Quitter le réseau X n’est pas d’actualité »
Alors que plusieurs personnalités, médias et institutions, comme la région Grand Est ou Sandrine Rousseau, ont décidé de quitter X (anciennement Twitter), le gouvernement a affirmé sa volonté de rester sur la plateforme. La porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a justifié ce choix dans une interview donnée le 17 janvier 2025, en expliquant que les réseaux sociaux restent des outils essentiels pour porter la parole publique et toucher un large public.
Un outil stratégique malgré les polémiques
Dans un contexte où X, dirigé par Elon Musk, est accusé par la gauche de favoriser la désinformation et de relayer des discours extrémistes, Sophie Primas a défendu la nécessité pour le gouvernement d’y maintenir sa présence. « On ne peut pas se priver d’un tel outil de communication […] pour transmettre des informations gouvernementales, relayer une parole publique. Les réseaux sociaux sont au cœur du quotidien des Français », a-t-elle expliqué.
Pour l’exécutif, il s’agit de ne pas céder à l’idée de quitter une plateforme aussi influente, même si elle est critiquée. « Ce n’est pas à nous de quitter ces plateformes, mais plutôt à celles-ci de se conformer aux règles européennes en vigueur », a souligné la porte-parole. Les réglementations européennes, notamment le Digital Services Act (DSA), imposent aux plateformes de garantir la transparence des algorithmes et de lutter contre les contenus illicites, des principes sur lesquels l’Union européenne exerce actuellement une forte pression.
Une division dans le paysage politique et institutionnel
Cette position contraste avec celle de nombreuses figures et entités politiques qui ont choisi de quitter X. Parmi elles, Sandrine Rousseau a récemment appelé ses collègues du Nouveau Front Populaire (NFP) à quitter la plateforme pour protester contre la gestion d’Elon Musk, qu’elle accuse de promouvoir la désinformation et les idées d’extrême droite. De même, la région Grand Est a annoncé désactiver ses comptes, dénonçant « un outil destiné à attaquer la démocratie ».
Cependant, Sophie Primas, dans son interview à Ouest-France a indiqué que la décision de rester sur X relevait d’une « position gouvernementale », tout en précisant que « chaque ministre est libre de faire ce qu’il entend ».
Des réseaux sociaux au cœur des tensions européennes
Le débat sur l’usage des réseaux sociaux prend une ampleur croissante en Europe. X est actuellement visé par une enquête de l’Union européenne, accusé de manipuler les algorithmes pour favoriser certains discours politiques et de diffuser massivement de fausses informations. Ces accusations se sont intensifiées après le soutien présumé d’Elon Musk à des figures politiques controversées, comme le parti allemand AfD.
Le Parlement européen doit se réunir mardi à Strasbourg pour débattre des réponses à apporter face aux pratiques d’Elon Musk. Les eurodéputés envisagent de renforcer les mécanismes de régulation pour empêcher toute tentative de manipulation des débats publics. Ce débat survient également dans un climat où d’autres réseaux sociaux, comme TikTok, sont accusés d’avoir influencé des scrutins en Europe.
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