Société
Grenoble : une quinzaine d'attentats revendiqués par l'ultragauche depuis 2017, alerte le procureur de la République
Depuis plusieurs années, la métropole grenobloise voit se multiplier les actions menées par la mouvance ultragauche. Selon le procureur de la République de Grenoble, Éric Vaillant, qui s'apprête à quitter ses fonctions, la ville est devenue « un important fief de l’ultragauche libertaire insurrectionnelle ».
Ces groupes radicaux sont présents dans divers espaces de la ville : manifestations, universités, stades. Depuis 2017, une quinzaine d’attentats ou d’actes de sabotage ont été revendiqués. Ils visent aussi bien des infrastructures publiques que des entreprises privées.
Des cibles variées, des dégâts considérables
Les actes de sabotage recensés concernent principalement des infrastructures essentielles. La métropole, les réseaux de transport, Enedis, des antennes relais ainsi que des lieux de culte ont été pris pour cible. En 2019, l’église Saint-Jacques avait été incendiée, trois mois avant l’incendie de Notre-Dame de Paris. Des traces d’essence avaient été retrouvées et l’attaque revendiquée avec le message : « La seule église qui illumine est celle qui brûle. » La même année, les locaux de France Bleu avaient également été incendiés.
En 2022, un transformateur alimentant l’entreprise STMicroelectronics, spécialisée dans la fabrication de puces électroniques, a été détruit et a causé un préjudice de plusieurs millions d’euros. Le pont de Brignoud a également été endommagé, nécessitant huit mois de travaux.
Les forces de l’ordre ont mené plusieurs opérations, notamment en ciblant cinq squats connus pour être occupés par des militants d’ultragauche. Toutefois, aucune arrestation n’a eu lieu après la série d’incendies. Une exception notable demeure néanmoins avec le sabotage qui visait des cabines téléphériques de l’entreprise Poma, ce qui a conduit à l’interpellation de deux individus. Poma est une cible récurrente de ces militants depuis qu’elle a fourni un funiculaire pour le site d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure.
Agressions et pressions en centre-ville
Les violences ne se limitent pas aux actes de sabotage. En avril 2022, trois militants syndicaux ont été agressés par une dizaine d’antifas en plein centre-ville. La scène, filmée et diffusée sur les réseaux sociaux, a conduit à la condamnation de trois individus à 70 heures de travaux d’intérêt général et à une amende de 1 000 euros, alors qu'ils encouraient une peine maximale de trois ans de prison et 45 000 euros d’amende.
L’opposition municipale accuse le maire écologiste Éric Piolle de complaisance à l’égard de ces groupes radicaux. Alain Carignon, ancien maire de Grenoble, déclare : « Ils veulent imposer leur vision de la société par tous les moyens. » Un exemple récent alimente cette polémique : un immeuble de la rue d’Alembert, occupé illégalement depuis sept ans par des militants d’ultragauche, a fait l’objet d’un bail emphytéotique de 40 ans pour un loyer de 300 euros par mois. Ce choix a déclenché une vague de critiques, mettant en avant les carences d'une gestion municipale en gabegie face à de telles situations.
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