Politique
« Submersion migratoire » : de colère, les socialistes stoppent les discussions sur le budget
« Nous devions nous rendre à Matignon ce soir pour poursuivre la discussion budgétaire, mais nous avons décidé de ne pas y aller après la séance des questions au gouvernement », confirme le député Laurent Baumel après la séance.
« Il n’y a aucun compromis possible avec le Rassemblement national »
François Bayrou avait pourtant multiplié les gestes d’ouverture ces derniers temps pour rassurer la gauche. Dans une lettre, il avait promis des concessions importantes sur le budget et s’était engagé à rouvrir les discussions sur la réforme des retraites avec les partenaires sociaux. De ce fait, les socialistes n’ont pas voté, de justesse, sa censure a priori.
Mais ses déclarations sur LCI lundi dernier, puis leur réaffirmation aujourd’hui, ont cristallisé les tensions. Le terme « submersion » est « emprunté au vocabulaire de l’extrême droite » et « il n’y a aucun compromis possible avec le Rassemblement national », réitère Laurent Baumel.
« D’un côté, on nous tend la main pour négocier un budget dans le cadre du Front républicain, et de l’autre, on fait des clins d’œil au Rassemblement national. Ce n’est pas tenable ».
Les socialistes, qui avaient pourtant décidé en janvier de ne pas voter la motion de censure pour préserver un semblant de stabilité, semblent maintenant prêts à revoir complètement leur position.
Un budget en suspens
En pleine semaine cruciale pour l’adoption du budget, cette crise politique complique encore davantage les négociations. Une commission mixte paritaire prévue jeudi devait finaliser un accord sur le budget de l’État avant qu’il ne soit examiné en séance publique. Mais avec cette suspension des discussions, le risque d’un recours à l’article 49.3 se profile, exposant François Bayrou à une nouvelle épreuve de force avec l’opposition.
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