Société
Nantes : la mairie repense l’espace public sous le prisme du genre avec des aménagements urbains plus « égalitaires »
La mairie de Nantes s’apprête à décliner son « budget sensible au genre » aux aménagements urbains, avec pour objectif d’adapter les rues et les places aux besoins des femmes et des personnes LGBTQIA+. À l’occasion de l’examen du budget primitif 2025 lors du prochain conseil municipal, la mairie prévoit de « concevoir et gérer des espaces publics répondant aux besoins et aspirations de toutes et tous » et de lutter contre le sexisme de rue, comme indiqué dans un communiqué diffusé le 27 janvier. Cette initiative sera copilotée avec les associations du « réseau de la ville non-sexiste », une instance ouverte de la ville de Nantes.
Trois lieux de l’agglomération nantaise sont au cœur d'une première enquête : la place du Bouffay, le quartier du Breil et le pôle d’échanges de Pirmil. L’étude porte sur divers éléments tels que la taille des trottoirs, le mobilier urbain, l’éclairage et la végétalisation. D’après les informations du Figaro, les conclusions de cette étude pourraient être mises en pratique dès le chantier de la place de la Petite-Hollande, au centre-ville.
L’expérimentation repose sur un groupe de 25 femmes et personnes LGBTQIA+, chargé de définir ce qui constitue un espace public égalitaire et agréable. L’objectif est d’identifier les obstacles découlant des « inégalités de genre vécues » et de proposer des aménagements qui favorisent un meilleur partage de l’espace.
Une démarche idéologique
Le concept de « budget sensible au genre » a déjà été appliqué par la municipalité socialiste en 2023. L’évaluation des dépenses de la ville a conduit à des ajustements en faveur de l’égalité salariale, de la prévention des violences sexistes et de la mixité dans certaines manifestations culturelles. Toutefois, cette approche exclut toute prise en compte de l’insécurité et de la délinquance, pourtant au cœur des préoccupations de nombreuses habitantes.
Selon le Haut Conseil à l’égalité, 25 % des femmes déclarent avoir peur dans la rue et 99 % d’entre elles ont déjà été victimes d’un commentaire ou d’un acte sexiste. Pourtant, les actions menées se concentrent exclusivement sur l’aménagement urbain, sans mentionner la lutte contre les agressions et le harcèlement de rue. Une approche qui interroge sur les véritables priorités de la mairie.
2 commentaires
RabiA.
Quelle belle idée ! A quand la refonte des banlieues et autres quartiers diversitaire mais si accueillant ?
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