Société
Robert Guédiguian sur France Inter : « Il y a des bons et des mauvais voleurs. »
Lors de son passage au micro de France Inter, Robert Guédiguian — réalisateur et scénariste français réputé pour ses films engagés traitant des inégalités sociales et des luttes de classes —, a lancé une réflexion étonnamment simpliste sur le vol : « Il y a des bons et des mauvais voleurs. Il y a des voleurs qui volent par nécessité, par exemple. Le vol participe à la répartition des richesses. ». Pour lui, certains actes de vol pourraient presque être vus comme une forme de redistribution des richesses, une réclamation de justice sociale.
Robin des Bois 2.0
Guédiguian justifie le vol en déclarant qu’il a « toujours eu quelque chose à voir avec le banditisme social » et va jusqu’à affirmer que « le vol peut être commis sans violence » et qu’« on peut voler pour de bonnes raisons ». Et lorsque Léa Salamé, en parfaite complicité avec le réalisateur, évoque Robin des Bois, Guédiguian ne manque pas de confirmer : « Voilà, Robin des Bois, c'est évidemment un voleur que tout le monde revendique, enfin, c'est un héros. ». Dans cette vision idéalisée, le larcin devient presque une noble cause, une forme de résistance contre l'injustice sociale. Tout à fait plausible dans un film, beaucoup moins dans une société où la justice se mesure au respect des lois.
Quand la théorie rencontre la réalité
L'argument de Guédiguian perd de sa crédibilité lorsqu’il se confronte à ses propres expériences. Après avoir été cambriolé à quatre reprises, le réalisateur se souvient de son enfance dans un quartier où « il n'y avait effectivement que des pauvres gens, des ouvriers. Mais on ne fermait jamais les portes, donc on ne se volait jamais entre nous. ». Cette anecdote, certes charmante, semble en effet appartenir à une époque révolue. Sa propre expérience semble lui démontrer, au moins dans la pratique, que cette « redistribution » n’a rien de séduisant quand elle touche directement ce qui nous appartient.
Le sarcasme d’Alexandre Allegret-Pilot
Le député du Gard, Alexandre Allegret-Pilot, a, à juste titre, réagi avec sarcasme face à ces déclarations :
Une pique qui ne manque pas de souligner l’hypocrisie sous-jacente à l’affirmation de Guédiguian. Car si l’on peut concevoir un monde où des voleurs agiraient avec de nobles intentions, il faudrait alors admettre que toute personne en difficulté aurait le droit de se saisir de ce qui ne lui appartient pas, au nom de la justice sociale. Un discours séduisant sur le papier, mais qui ne tient pas face aux conséquences pratiques.
Il semblerait d’ailleurs que, dans ce genre de cas, la voie à suivre soit celle d’Audrey Lamy : ne pas porter plainte en cas de cambriolage, à condition que le voleur réponde à certains critères sociaux. Après tout, pourquoi se priver d’un peu de répartition sociale ?
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