Immigration
Gymnase réquisitionné dans le 16ᵉ pour accueillir des migrants, les députés RN Matthias Renault et Kevin Mauvieux dénoncent un passage en force
Le gymnase Henry de Montherlant, situé dans le 16ᵉ arrondissement de Paris, a été réquisitionné par la mairie pour héberger plusieurs dizaines de migrants. Une décision qui interpelle notamment du côté des élus du Rassemblement National (RN). Les députés Matthias Renault et Kevin Mauvieux se sont rendus sur place pour dénoncer une gestion qu’ils jugent opaque.
Un gymnase transformé en centre d’accueil
L’information est tombée brutalement : le gymnase, habituellement utilisé par les collégiens pour leurs cours de sport, est désormais un centre d’accueil pour migrants. Une décision municipale prise sans concertation avec les établissements scolaires, les riverains ou même la mairie d’arrondissement, selon les élus RN.
Matthias Renault, député RN de la 3ᵉ circonscription de la Somme, critique une politique du fait accompli :
« C'est un gymnase qui a été évacué il y a un peu plus d'une semaine en plein cours de sport, puisqu'il est utilisé par des élèves, pour installer un camp de migrants. Alors, vous le voyez, il y a quelques mois, on était en plein Jeux Olympiques de Paris, c'est-à-dire que le sport maintenant est relégué en deuxième division. »
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Le député des Hauts-de-France condamne également une mesure imposée aux habitants :
« C'est une décision de réquisition du gymnase qui a été prise par la mairie de Paris, sans informer ni les parents d'élèves, ni l'école, ni même la mairie d'arrondissement. Donc aujourd'hui, le maire d'arrondissement s'oppose à cette mesure, et il a parfaitement raison. »
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Une gestion de crise qui divise
Face à une augmentation des arrivées de migrants à Paris, la mairie justifie une mesure d’urgence. L’objectif affiché est d’éviter que des centaines de personnes ne se retrouvent à la rue, en leur offrant un hébergement temporaire.
Mais pour les opposants à cette décision, l’urgence ne peut pas tout justifier. Ils dénoncent un choix arbitraire, qui détourne une infrastructure publique de son usage premier.
Le maire du 16ᵉ arrondissement, Jérémy Redler (LR), s’est, lui aussi, opposé à cette réquisition, dénonçant une absence totale de concertation : « Je l’ai appris par hasard, par une directrice d’école, une fois les migrants sur place et une fois les scolaires évacués. C’est un scandale. Je ne peux pas apprendre quelque chose d’une telle importance par hasard. ».
Il faut penser aux enfants. Je vais me battre pour que les scolaires puissent récupérer rapidement ce gymnase. », poursuit l’édile.
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Un enjeu national pour le Rassemblement National
La visite des députés RN s’inscrit dans une stratégie plus large de leur parti : illustrer, par des exemples concrets, leur critique de la politique migratoire actuelle. Kevin Mauvieux, député RN de la 3ᵉ circonscription de l’Eure, met en avant la nécessité d’une réponse claire et déterminée face à l’immigration, appuyée par des mesures législatives concrètes :
« Évidemment, au Rassemblement national, nous l'avons toujours dit : il faut faire de la lutte contre l'immigration un pilier fondamental de notre politique si on veut régler tout un tas de problèmes. La submersion migratoire est bien là. Nous avons des solutions sur l'immigration, d'ailleurs, au Rassemblement national. »
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Au-delà de la mairie de Paris, c’est le gouvernement et la droite sénatoriale que les députés RN interpellent. Matthias Renault exige une action immédiate et sollicite Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains (LR) au Sénat :
« Nous attendons de Bruno Retailleau et plus largement du gouvernement qu'il arrête de se payer de mots sur l'immigration et qu'il agisse enfin. Et nous attendons un véhicule législatif pour pouvoir en discuter et mettre sur la table les propositions. »
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Silence et opacité autour du gymnase Montherlant
Impossible pour les deux députés d’obtenir une réponse claire sur la présence des migrants, chaque service se renvoie la balle et la mairie de Paris reste injoignable. Pendant ce temps, le gymnase demeure fermé et interdit d’accès. Un courrier sera adressé à la mairie de Paris pour demander la durée de la réquisition et vérifier si les parties prenantes ont été consultées, comme l’exige la loi.
Cet épisode dépasse largement le cas de Paris 16ᵉ. Il pose une question de fond : les infrastructures publiques doivent-elles être réquisitionnées sans consultation ? Si la mairie met en avant une nécessité humanitaire, les élus locaux et une partie des habitants dénoncent une gestion à court terme, sans prise en compte des impacts concrets.
Derrière cette polémique, c’est un débat qui prend une dimension nationale : jusqu’où aller au nom de l’urgence migratoire ? Comme le souligne Kevin Mauvieux, « vous voyez que c'est réel, puisqu'on installe dans les gymnases de nos collégiens, les migrants, aujourd'hui à Paris, par centaines, et ce n'est pas la première fois. ». La question reste donc ouverte, alors que d’autres gymnases et bâtiments publics pourraient, à leur tour, être mobilisés dans les semaines à venir.
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