La France, l’un des pires pays en matière de désordre en classe

Depuis 30 ans, le niveau scolaire des jeunes Français ne cesse de baisser, et parmi les causes évoquées, celle de la violence à l’école revient régulièrement. D’après un sondage exclusif réalisé par OpinionWay pour l’institut Hexagone, 71 % des parents d’élèves et 65 % des enseignants constatent une augmentation des actes de violence à l’école au cours des cinq dernières années, qu’il s’agisse de harcèlement, d’agressions physiques ou de dégradations. Cette situation soulève des questions sur l’impact de ce climat dénué de discipline sur l’environnement d’apprentissage. 

Les données recueillies auprès des enseignants révèlent l’étendue de ce phénomène. Près de 9 enseignants sur 10 ont été témoins d’au moins un acte de violence dans leur établissement pendant l’année scolaire 2023-2024. Parmi ces violences, 71 % des enseignants ont observé des violences verbales, 70 % ont entendu parler de cas de harcèlement, et 59 % ont été confrontés à des agressions physiques. Ces faits de violence ne se limitent pas aux établissements publics : les écoles privées, bien qu’en moindre proportion, ne sont pas épargnées, notamment pour les violences verbales et les dégradations.

La situation est particulièrement préoccupante lorsqu’on examine la discipline en classe. Selon l’enquête PISA de 2018, la France se place en deuxième position (sur 78) des pays où les élèves se plaignent le plus du bruit et du désordre en classe, juste derrière l’Argentine. En effet, 52 % des élèves français indiquent être confrontés à un environnement de classe perturbé, bien au-dessus de la moyenne de l’OCDE (32 %). Ces chiffres témoignent d’une perte d’autorité dans les salles de classe, un problème qui affecte gravement l’apprentissage des élèves.

Les enseignants sont confrontés à des défis importants pour maintenir l’ordre et la discipline. Un quart d’entre eux admettent rencontrer des difficultés croissantes pour gérer leur classe, un chiffre en hausse de 4 points depuis 2020, qui atteint même 28 % dans les zones REP. Malgré cela, une majorité d’enseignants (75 %) assure qu’ils n’ont pas de difficultés majeures à maintenir un minimum de discipline. Toutefois, ces problèmes se font plus fréquents dans les établissements publics et REP, contrairement aux établissements privés, où seulement 14 % des enseignants rapportent des difficultés similaires. 

Les causes de cette violence sont multiples et varient selon les perceptions des parents et des enseignants. Selon les parents, le manque d’autorité parentale (33 %) est la première explication de la hausse de la violence à l’école. En revanche, les enseignants attribuent cette situation à l’impact des écrans et des technologies numériques sur les élèves, une cause mise en avant par 38 % d’entre eux. En outre, la violence grandissante dans la société, ainsi que le laxisme de l’administration, sont également perçus comme des facteurs aggravants.