Politique
« La haine des Juifs exaltée » : LFI réclame des sanctions après les accusations de Caroline Yadan
La députée du parti Renaissance a interpellé la ministre de la Solidarité, Aurore Bergé, sur la lutte contre l’antisémitisme.
La nécessité de se souvenir de la Shoah et de lutter contre la résurgence de la haine antisémite
Dans un discours marquant le 80e anniversaire de la libération d’Auschwitz, Caroline Yadan a rappelé la nécessité de se souvenir de la Shoah et de lutter contre la résurgence de la haine antisémite :
« Se souvenir, se souvenir de l'histoire, de la regarder en face pour construire l'avenir. Il y a quatre-vingts ans, le monde découvrait à Auschwitz le plus grand charnier de tous les temps, celui de l'extermination méthodique et industrialisée des Juifs. [...] La Shoah a été l'aboutissement d'un long processus, celui qui a consisté à préparer les esprits durant des décennies à la haine des Juifs et à leur déshumanisation. Or la bête immonde est de retour parmi nous. »
”
Quelques instants plus tard, elle n’a pas hésité à fustiger la partie la plus à gauche de l’hémicycle, sans la nommer explicitement, de contribuer à la banalisation de l’antisémitisme :
« Cette haine des Juifs est exaltée aujourd'hui par un dangereux parti à l'extrême gauche de cet hémicycle, qui trouve que l'antisémitisme est résiduel, qui reprend les accusations moyenâgeuses des Juifs empoisonneurs de puits, qui défend les chasseurs de Juifs dans les rues et qui qualifie le Hamas de mouvement de résistance. »
”
Sous les applaudissements des bancs du RN, certains députés LFI ont quitté l’Assemblée. Ce soir, la présidente du groupe a réagi.
Réaction de Mathilde Panot et demande de sanctions
Mathilde Panot, présidente du groupe La France Insoumise (LFI), s’est indignée des accusations portées à l’encontre de son groupe. Estimant que son camp était directement visé, elle a dénoncé une « instrumentalisation politicienne » de la mémoire de la Shoah et adressé une lettre officielle à la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, pour demander des sanctions contre Caroline Yadan.
Dans cette lettre, Mathilde Panot écrit :
« La députée Caroline Yadan a tenu des propos inacceptables en mettant en cause mon groupe parlementaire, en déclarant : "La haine des Juifs est exaltée par un dangereux parti à l’extrême gauche de l’hémicycle". Nous ne pouvons tolérer de telles accusations. »
Elle a également critiqué les applaudissements venus des bancs du Rassemblement National, qualifiant cette scène d’« intolérable », tout en regrettant l’absence de réaction de la présidente de l’Assemblée :
« Instrumentaliser la mémoire des millions de morts de la Shoah à des fins bassement politiciennes, sous les applaudissements du Rassemblement National, est intolérable. [...] Le combat contre l'antisémitisme est bien trop sérieux pour que nous le laissions ainsi instrumentalisé au sein de notre Assemblée. »
Comme à son habitude, LFI se limite à dénoncer une « instrumentalisation politicienne » et adopte une posture de victimisation, évitant ainsi de répondre directement aux accusations.
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