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RDC : le M23 et l’armée rwandaise pénètrent Goma, la principale ville de l’Est, qui « s’apprête à chuter », avertit la France
Ce lundi 27 janvier, la ville de Goma, dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), s'est retrouvée en proie à un chaos après l'entrée dans la ville du groupe rebelle M23 et de soldats rwandais. Selon des sources des Nations Unies, des échanges de tirs ont éclaté lundi matin à la frontière entre la RDC et le Rwanda, exacerbant la situation. L'attaque constitue une nouvelle étape dans l'offensive du M23, appuyé par le Rwanda, qui lutte contre l'armée congolaise depuis plus de trois ans.
Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, a exprimé une vive inquiétude en déclarant que « Goma s’apprête à tomber ». Il a réaffirmé la solidarité de la France envers la RDC et sa position contre toute violation de l’intégrité territoriale du pays. À Bruxelles, il a appelé à la cessation immédiate des combats et à la reprise du dialogue.
La situation sur place : un chaos croissant
À Goma, les combats s'intensifient, entraînant des destructions majeures dans la ville. Des détonations lourdes ont été entendues dans la ville, qui subit les assauts du M23 et de ses alliés rwandais. Parmi les signes de l’ampleur de la crise, la prison locale, qui abritait environ 3 000 détenus, a été incendiée après une « évasion massive », faisant plusieurs morts. Des prisonniers en fuite ont été aperçus dans les rues de la ville.
Alors que les violences s'intensifient, la frontière entre la RDC et le Rwanda a été fermée, cela exacerbe les tensions dans une région déjà instable. Ces événements font suite à plusieurs mois d’avancées du M23 soutenu par le Rwanda, renforçant les accusations de complicité de Kigali dans les combats.
Un sommet extraordinaire pour tenter de résoudre la crise
Face à cette escalade, le président kényan William Ruto a annoncé la convocation d'un sommet extraordinaire de la Communauté des États de l’Afrique de l'Est (EAC) dans les 48 heures. Ce sommet réunira les présidents Félix Tshisekedi de la RDC et Paul Kagame du Rwanda dans l’espoir de trouver une solution à cette crise. Cette rencontre survient après l’échec d’une médiation menée par l’Angola en décembre, faute d’accord entre les parties.
La RDC a accusé le Rwanda d’avoir « déclaré la guerre » en envoyant de nouvelles troupes, tandis que l'ONU a exigé leur retrait immédiat. Le Rwanda, de son côté, a justifié sa présence en arguant qu’il agissait pour sa sécurité, face à une situation de « menace sérieuse » en raison des combats transfrontaliers. L’ONU estime que de 500 à 1 000 soldats rwandais se trouvent actuellement en RDC, une présence qui renforce les accusations d’ingérence rwandaise dans les affaires de la RDC.
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