Boualem Sansal, sorti de l'hôpital il y a quelques jours, est retourné en prison en Algérie

L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie, a quitté récemment l’hôpital pour retourner en détention, a annoncé Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères. Lors d’une interview à Sud-Radio le 28 janvier, ce dernier a précisé que Boualem Sansal avait été transféré à l’hôpital avant de revenir en prison, dans les environs d'Alger, quelques jours plus tard. Comme le rapporte le Figaro, cette information provient de l'épouse de l’écrivain, mais la demande de visite consulaire formulée par la France a été refusée par les autorités algériennes.

La situation de Boualem Sansal s'était dégradée dès décembre, lorsque l’écrivain avait été hospitalisé à Mustapha à Alger en raison de son état de santé fragile. Son éditeur, Antoine Gallimard, avait indiqué qu’il s’agissait de la deuxième demande de Sansal pour un transfert médical, soulignant que son état nécessitait des soins spécifiques. Son avocat, François Zimeray, avait aussi alerté sur la gravité de la situation, mentionnant des biopsies inquiétantes. La France avait exprimé son inquiétude face à ces conditions de détention difficiles.

Boualem Sansal est incarcéré depuis le 16 novembre pour ses prises de position critiques à l’égard du régime algérien, en vertu de l’article 87 bis du code pénal, qui assimile toute activité menaçant la sûreté de l’État à un acte terroriste. En dépit de la demande de libération provisoire de son avocat, un tribunal d'Alger a rejeté cette requête, renforçant les inquiétudes sur les droits de l’homme en Algérie.

À 75 ans, Boualem Sansal, qui a toujours dénoncé les dérives politiques du régime algérien, reste un symbole de la résistance intellectuelle, et sa situation continue de susciter l’émoi parmi ses soutiens en France et ailleurs. La France, bien qu'informée des dernières nouvelles par l'épouse de l'écrivain, continue de réclamer des visites consulaires et la libération de l’auteur, dans un contexte où les tensions politiques et diplomatiques demeurent vives.