Société
Éducation sexuelle : « Il est nécessaire de parler de pornographie avec nos enfants », selon le porte-parole de la fédération des parents d'élèves de l'enseignement public
Sous l'impulsion d’Élisabeth Borne, le programme révisé d’Éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité (Evars) sera présenté au Conseil supérieur de l’Éducation ce mercredi 29 janvier. Ce programme, censé lutter contre les violences sexistes et sexuelles, a été largement réajusté. Toutefois, cette nouvelle version soulève encore de nombreuses interrogations, notamment sur sa mise en place dès la maternelle.
« Ce programme est donc indispensable », a déclaré la ministre de l’Éducation nationale. En effet, elle souligne qu'« les enquêtes montrent que le sexisme augmente, qu'un enfant fait l'objet d'une agression sexuelle toutes les trois minutes, et deux millions de mineurs sont exposés à des contenus pornographiques [chaque mois] ».
Au collège et au lycée, des thématiques telles que la prévention des infections sexuellement transmissibles (IST), la contraception et les violences sexistes et sexuelles seront abordées de manière approfondie. Leur traitement dans le cadre scolaire, surtout à un âge où les élèves sont encore en pleine construction de leur identité, soulève des interrogations. « Ce programme complète l'éducation familiale, parce qu'on sait qu'il y a des trous dans la raquette ; c'est le rôle de l'Éducation nationale », a affirmé Grégoire Ensel, vice-président de la FCPE. Le programme sera pourtant imposé d'autorité dès la rentrée 2025, sans alternative ni recours.
Un programme idéologique camouflé sous le masque de l'Éducation
Cette initiative pourrait bien creuser un fossé dangereux entre l’école et la famille. De nombreux parents, qui n’ont pas demandé l’introduction de ces sujets sensibles à l’école, se retrouvent désormais confrontés à un contenu qu’ils jugent inapproprié pour des enfants encore en pleine construction de leur identité.
Laurent Zameczkowski, porte-parole de la Peep (fédération des parents d'élèves de l'enseignement public), a souligné : « Jusqu'ici, nous avions un programme trop succinct et indigent. » Il poursuit en insistant : « Il est nécessaire de parler de pornographie avec nos enfants pour éviter les traumatismes ou une vision erronée de la sexualité. »
Des études récentes révèlent que 72 % des parents français estiment que l’école devrait accorder plus d’attention aux matières académiques de base, telles que les mathématiques et les langues, plutôt que d’introduire des questions sur les identités de genre. Toutefois, selon les partisans du programme, il s’agirait de leur « devoir » de façonner les enfants selon une vision idéologique, sans tenir compte des résistances légitimes exprimées par une majorité de familles.
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1 commentaire
SapereAude
Si l'État estime que l'éducation sexuelle des enfants n'est pas assurée correctement par les parents (peut importe les raisons et sans blâmer les parents, c'est une question difficile), alors il faudrait aussi peut-être s'interroger si l'éducation, voire l'endoctrinement idéologique, qui est dispensée "à la maison" ne s'oppose pas à ce type d'éducation, et donc n'arrivera jamais à contrebalancer les problèmes. Prenons l'exemple théorique suivant pour poser cette réflexion imaginaire : un enfant grandissant dans une secte, qui prônerai le mariage consanguin pour conserver la force de la lignée sur le groupe, qui prônerai aussi la soumission des femmes par les hommes parce que le guru l'impose sous peine d'être au mieux banni, au pire éliminé, qui prônerait aussi les rapports sexuels dès la puberté pour les filles pour maximiser le taux de reproduction et de descendance. Cet enfant est né et à grandi dans cette secte pendant 14 ans. Il est obligé plusieurs fois par jours d'entendre le guru lui répéter et valoriser les points précédent, accessoirement lui répéter aussi qu'il faut se méfier de toute autre personne qui n'appartient pas à cette secte. Alors quelle espoir l'école pourrait-elle avoir de changer le modèle de pensée de cet enfant dans la mesure où il ne peut que contester l’enseignement que lui donnera une personne qui n’est pas de sa secte ? Le sujet fondamental donc n’est peut-être pas tant de “ré-éduquer” des enfants, mais de faire en sorte que les sectes de cette sorte ne se développent pas du tout. Alors, l’enseignement de la sexualité à l’école, tel qu’il se pratiquait dans les années 80, c’est à dire basé sur le fait scientifique (biologie des organes, maladies et protections, nature du coït) qui non seulement n’offusquait personne parce-qu’il ne reposait que sur le réel, et non sur une quelconque idéologie, mais de plus laissait toute sa place à l’éducation parentale. Il faut peut être juste voir l’éléphant qui est au milieu de la pièce pour voir d’où vient le problème de l’éducation sexuelle pour certains enfants, bien malgré eux malheureusement aussi.
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