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Pourquoi les terroristes palestiniens libérés ne doivent pas être qualifiés d’« otages »
L’erreur de France Info, qualifiant les 200 prisonniers palestiniens libérés en échange de quatre israéliennes d’« otages », a suscité un tollé justifié. Derrière ce terme se cache une réalité complexe : si certains des détenus relâchés sont des militants politiques ou des individus arrêtés pour des infractions mineures, d’autres ont été condamnés pour des actes de violence, allant jusqu’à des massacres et des attentats terroristes d’une cruauté inouïe. Voici le portrait de certains d’entre eux, parmi les plus dangereux.
Arafat Irfaiya : le bourreau d’une jeune fille
En 2019, Arafat Irfaiya a assassiné Ori Ansbacher, une Israélienne de 19 ans. Il l’a poignardée à plusieurs reprises, traînée sur 150 mètres, puis violée tout en continuant à la poignarder. Condamné à perpétuité, il est l’un des nombreux terroristes concernés par cet échange.
Mohammad Abu Warda : l’artisan de massacres dans les bus
Mohammad Abu Warda a orchestré deux attentats à la bombe dans des bus dans les années 1990, causant la mort de 46 personnes. Lors de son procès, il a proclamé haut et fort qu’il continuerait à tuer des Juifs tant qu’Israël existerait. Son fanatisme assumé illustre le danger qu’il représente pour la sécurité et la vie de civils innocents.
Wael Qassem et Wissam al-Abassi : les cerveaux de la cellule Silwan
Ces deux terroristes, affiliés au Hamas, ont dirigé la cellule Silwan, qui a planifié plusieurs attentats sanglants pendant la seconde intifada (2000-2005). Parmi leurs victimes figure David Gritz, un étudiant français de Sciences Po, tué dans une explosion à l’Université hébraïque de Jérusalem. Ces attaques, méthodiquement organisées, ont causé la mort de dizaines de personnes.
Nassim Zaatari : le bourreau de 23 civils, dont 7 enfants
Le 19 août 2003, le bus n°2 du réseau Egged, rempli de passagers, a été frappé par un attentat-suicide dans le quartier Shmuel HaNavi de Jérusalem. L'explosion, revendiquée par le Hamas, a tué 23 personnes, dont 7 enfants, et blessé plus de 130 autres.
Le kamikaze, déguisé en juif orthodoxe, s’est fait exploser au milieu de familles revenant du Mur des Lamentations. La charge explosive, renforcée par des billes métalliques pour maximiser les blessures, a transformé l’intérieur du bus en un cauchemar indescriptible.
Des corps mutilés, des cris de douleur, des poussettes renversées, et des enfants grièvement blessés jonchaient les débris. Les secouristes, confrontés à une scène de carnage, ont décrit des images insoutenables, gravées à jamais dans la mémoire collective.
Ahmed Barghouti : les massacres de Tel Aviv et d’une bar-mitzvah
Ahmed Barghouti, figure clé des Tanzim, une branche armée affiliée au Fatah, et membre de la célèbre famille Barghouti, s'est distingué par une cruauté sans limites en orchestrant diverses attaques meurtrières contre des civils israéliens.
En 2002, il a coordonné une fusillade dans le restaurant Seafood Market à Tel Aviv, faisant trois morts et des dizaines de blessés. La même année, il a été impliqué dans des attaques visant des familles célébrant une bar-mitzvah. Ces actes, frappant des civils lors de moments de rassemblement, témoignent de la stratégie délibérée de semer la terreur en s’attaquant à des lieux de vie et de célébration.
Hanadi et Sami Jaradat : l’attaque du restaurant Maxim
Le 4 octobre 2003, le restaurant Maxim à Haïfa, symbole de coexistence entre Juifs et Arabes, a été transformé en scène d’horreur par un attentat-suicide.
Hanadi Jaradat, une avocate palestinienne de 28 ans, s’est fait exploser au milieu des convives, tuant 21 personnes, dont des enfants et un nourrisson de deux mois, et blessant 60 autres.
La puissance de l’explosion a laissé des corps figés à leurs tables et projeté d’autres, y compris des enfants, contre les murs. Sami Jaradat, cousin de la kamikaze et chef du Jihad islamique palestinien à Jénine, a orchestré cette attaque en fournissant la ceinture explosive.
Zakaria Zubeidi : un commandant de la mort
Ancien commandant de la brigade des martyrs d’Al-Aqsa, Zubeidi est lié à de multiples attentats meurtriers en 2002. Arrêté en 2019, il est responsable d’attaques ayant causé la mort de six Israéliens. Sa libération suscite une inquiétude particulière, étant donné son rôle de premier plan dans les structures terroristes.
Zagair Ashraf et Bilal Abu Ghanem : les tueurs de bus
Zagair Ashraf et Bilal Abu Ghanem illustrent l’horreur des attaques terroristes ciblant des civils dans leur quotidien. En 2002, Zagair Ashraf a orchestré un attentat-suicide dans un bus bondé à Tel Aviv, causant la mort de six personnes et blessant 60 autres. L’explosion, dévastatrice, a ravagé l’intérieur du véhicule, laissant des corps mutilés et des survivants grièvement blessés.
En 2015, Bilal Abu Ghanem a abattu trois personnes âgées dans un autre bus. Armé d’un pistolet, il a attaqué les passagers d’un bus dans le quartier d'Armon Hanatziv à Jérusalem, tandis que son complice poignardait méthodiquement d’autres victimes. Cette attaque coordonnée a tué trois personnes, dont Richard Lakin, militant des droits civiques, et en a blessé plusieurs autres.
Mahmoud Attala : la violence au-delà des murs de la prison
Mahmoud Attala, incarcéré depuis 2003, a été condamné pour le meurtre brutal d’une femme palestinienne qu’il accusait de collaborer avec Israël. Sa violence, cependant, n’a pas cessé derrière les barreaux.
Pendant son incarcération à la prison de Gilboa, il a été accusé d’avoir agressé et violé des gardiennes israéliennes, au cœur d’un scandale qui a éclaté lorsque des responsables pénitentiaires auraient sciemment ignoré ces abus. Selon des enquêtes, certaines surveillantes auraient même été placées de manière délibérée en contact avec des détenus palestiniens dangereux.
Leili Abu Ragila : le kidnappeur d’un lycéen
Leili Abu Ragila a enlevé et assassiné Eliyahu Asheri, un lycéen israélien, en 2006. Cet acte, délibéré et planifié, s’inscrit dans une stratégie visant à semer la terreur parmi les familles israéliennes.
Ali Al-Saadi : l’architecte de massacres
Commandant du « bataillon de Jérusalem » du Jihad islamique, Ali Al-Saadi a orchestré l’envoi de kamikazes en Israël, causant la mort de dizaines de civils innocents. Ses attaques ciblaient des lieux publics, cherchant à maximiser les pertes humaines.
Hussam Abed : un centre commercial transformé en champ de mort
En 2003, Hussam Abed a envoyé une femme kamikaze dans un centre commercial d’Afula. L’explosion a tué trois personnes : Kiril Shremko, Hassan Ismael et Avi Zrihan, et blessé dix autres, dont cinq grièvement.
Saeed Zid : transporteur d’explosifs
Membre influent du Jihad islamique, Saeed Zid a été arrêté en transportant une ceinture explosive contenant 11 kg d’explosifs. Impliqué dans des attentats meurtriers, il a notamment participé à une attaque contre des employés civils de la compagnie Bezeq en 2003, tuant un agent de sécurité.
Ahmed Dahidi : un recruteur et planificateur redoutable
Condamné à deux peines de prison à perpétuité, Ahmed Dahidi a planifié des attaques meurtrières, comme l’attentat de Gadish en 2003, où il a armé et envoyé des terroristes pour ouvrir le feu sur des civils, causant la mort d’Eli Biton, un civil israélien.
Mardawi Tabat : une campagne de terreur méthodique
Figure majeure du Jihad islamique, Mardawi Tabat a coordonné de nombreux attentats, causant 21 morts et environ 150 blessés. Il a notamment envoyé un kamikaze se faire exploser dans un marché alimentaire à Hadera, tuant six personnes et en blessant des dizaines.
Rima Hassan, entre désinformation et manipulation sémantique
Le débat autour de la terminologie ne cesse de s’enflammer sur les réseaux sociaux, où des figures comme Rima Hassan, jamais avare de tweets malintentionnés, se distinguent par leur capacité à compliquer encore davantage un sujet déjà sensible. Parmi ses multiples retweets figure celui de Johann Soufi, affirmant :
Selon ce raisonnement, distinguer un civil israélien arraché à sa famille et enfermé dans des conditions inhumaines d’un terroriste condamné pour des actes de barbarie serait non seulement simpliste, mais également… raciste.
Une analyse pour le moins audacieuse, qui ignore commodément la nature des crimes commis et les souffrances des victimes. Certains responsables politiques français, comme Rima Hassan, cherchent en effet à brouiller les perceptions, en tentant de présenter ces meurtriers comme de simples prisonniers politiques.
Quand les mots trahissent les faits et insultent les victimes
Ces terroristes, auteurs de massacres et de viols, ne peuvent en aucun cas être qualifiés d’« otages ». Le terme est réservé à des civils innocents capturés de force, comme les Israéliens enlevés par le Hamas lors des attaques du 7 octobre.
L’échange des prisonniers palestiniens contre des otages israéliens illustre le dilemme moral qu’Israël affronte. Ramener ses citoyens au prix de la libération de criminels de cette envergure représente une décision lourde de conséquences, que la terminologie utilisée par les médias doit refléter avec précision.
Enfin, et ce sera le sujet du prochain article, la chaîne israélienne Keshet 12, a indiqué que l'Algérie accepte d'accueillir une partie des terroristes palestiniens libérés. Affaire à suivre.
À lire aussi : France Info et la polémique du bandeau : « 200 otages palestiniens retrouvent la liberté »
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