[Édito] L'impossible guerre civile

« Enfin cette tolérance n’a jamais excité de guerre civile ; l’intolérance a couvert la terre de carnage ». Peut-être aura-t-il fallu près de trois siècles pour démentir Voltaire qui, dans son mauvais génie, avait développé avec son Traité sur la tolérance (qualité qui lui manquait pourtant) l’une des matrices de la République française d’aujourd’hui qui, dans toute sa naïveté, croit encore aux saintes Laïcité, Tolérance, Diversité et Ouverture.

Triste panthéon séculier qui fait dire qu’ils ont sans doute oublié de lire (saint) Augustin d’Hippone qui enseignait, dit-on, il y a plus de quinze siècles qu’« à force de tout voir, on finit par tout tolérer. À force de tout tolérer, on finit par tout accepter ». Qu’avons-nous fini par accepter ? Par la tolérance, un danger à notre porte.

Entre vivre et ensemble, il faut choisir

Sur une terre, il y a désormais deux peuples. L’un l’habite depuis une petite quarantaine de siècles, l’autre depuis une petite quarantaine d’années. Ils ne se sont jamais entendus, mais l’un tolère l’autre parce qu’il refuse de l’opprimer, et l’autre tolère l’un parce qu’il est encore trop faible. On a vaguement tenté de les faire coexister : l’échec est patent et de plus en plus de gens le constatent.

Comme le rappelait Renaud Camus, nous ne nous dirigeons pas vers une guerre civile, car une guerre civile est une guerre fratricide. Or, qu’avons-nous aujourd’hui de commun avec eux, si ce n’est un bout de carton rouge estampillé d’un faisceau ?

Nous n’avons pas les mêmes ancêtres. Oui, mais ils peuvent s’assimiler et s’enraciner en France ! Un arbre ne pousse jamais si bien que dans sa propre terre, mais soit. Nous n’avons pas la même culture. Oui, mais « il n’existe pas de culture française » ; nous sommes tous des citoyens du monde ! Nous avons tant abandonné de ce que nous étions que l’on peut entendre cet argument.

La guerre civile n