Arrivé à Mayotte ce jeudi 19 décembre, Emmanuel Macron y passera la nuit, cinq jours après le passage dévastateur du cyclone Chido, qui a causé des destructions massives, notamment dans la capitale Mamoudzou.
Face à l'ampleur des dégâts, Emmanuel Macron a rejeté les critiques selon lesquelles l'État se serait « démis » de ses responsabilités dans ce territoire, le plus pauvre de France. « Je ne peux pas laisser dire que l'État aurait ici démissionné », a-t-il affirmé lors de sa visite. Il a également annoncé la création d'un fonds d'indemnisation destiné à soutenir les Mahorais non-assurés, précisant qu'il visait à aider ceux qui n'avaient pas de couverture pour leur logement.
Des mesures pour relancer l'île
En plus de cette indemnisation, le président a évoqué un ensemble de mesures pour soutenir l'économie locale, durement frappée par la catastrophe naturelle. L'État a, entre autres, prévu l’envoi de produits de première nécessité par de grandes entreprises françaises, le déploiement de « bulles tactiques » par Orange pour rétablir les communications, et un premier fonds de soutien pour les entreprises locales. Parallèlement, un rapport de l'inspection générale des services de 2020 révèle que seulement 6 % des foyers mahorais sont assurés, un chiffre bien inférieur à la moyenne nationale, ce qui accentue la vulnérabilité des habitants face à de telles catastrophes.
Renforcer la lutte contre l’immigration clandestine
Au-delà des mesures économiques, Emmanuel Macron a également abordé la question de l'immigration clandestine, un problème majeur à Mayotte en raison de la proximité des Comores. Le président a annoncé son intention de renforcer les actions contre l'immigration illégale, un sujet qui a alimenté les tensions locales. La veille, Bruno Retailleau, alors ministre de l'Intérieur, avait dénoncé une immigration « incontrôlée », affirmant qu'elle pesait lourdement sur les ressources de l'île.
Dans un geste symbolique de solidarité, Emmanuel Macron a par ailleurs indiqué un deuil national qui se déroulera le 23 décembre, avec des drapeaux en berne et un moment de recueillement national à 11 h, pour partager la douleur des habitants de Mayotte face à cette tragédie.